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"Kaboul, l'incroyable exfiltration": comment la France a évacué trois Afghans dans ses coffres

Tandis que Kaboul tombait aux mains des talibans le 15 août, la France a organisé l'évacuation de 300 personnes. Parmi elles, figuraient trois profils particulièrement sensibles, en danger de mort immédiat. Notre document exclusif diffusé ce lundi soir à 20h50 raconte l'exfiltration de ces trois personnalités afghanes.

C'était il y a trois mois jour pour jour. Le 15 août, alors que l'armée américaine achevait son retrait du territoire afghan, Kaboul chutait devant la reconquête-éclair du pays par les talibans. La France doit alors organiser le rapatriement de ses ressortissants, mais aussi de personnalités afghanes exposées à une mort certaine si les islamistes venaient à s'emparer d'elles. Notre document exclusif LIGNE ROUGE "Kaboul, l'incroyable exfiltration", diffusé ce lundi soir à 20h50, raconte ainsi comment l'armée française a réussi à évacuer trois Afghans dans ses coffres.

Ultra-sensible

La scène se passe à la mi-août, dans un Kaboul repris par les talibans. Un convoi piloté par nos services de renseignement et notre armée quitte l'ambassade pour acheminer 300 personnes vers l'aéroport local. Ce groupe est constitué des ressortissants français et de notre personnel diplomatique, bien sûr, mais aussi d'Afghans, exposés à un péril immédiat.

En leur sein, on retrouve trois profils ultra-sensibles, recherchés par les talibans et qu'il s'agit d'arracher à une mort certaine. Ils ne peuvent donc prendre place dans les cars transportant les autres passagers. Qu'à cela ne tienne: décision est prise de les cacher dans la tête du convoi, composé d'un minibus et de cinq 4x4 blindés, où se concentre également l'armement lourd. Devant notre caméra, l'un des agents ayant participé à l'opération rappelle les enjeux. Si les talibans venaient à se saisir de ces individus, ils "vont les tuer net".

"Il n'y aura pas de jugement. Je pense que leur sort était réglé", affirme-t-il encore.

"J'étais un visage connu"

Le général Sediqi est l'un d'entre eux. Il faut dire que l'homme a dirigé les services de renseignement afghans de la région de Herat, province de l'Ouest du pays. Dans un français parfait, il explique à notre équipe:

"Compte-tenu des fonctions que j'avais occupées auparavant, j'étais en contact direct avec les détenus. J'étais un visage connu pour les talibans."

Il monte alors dans le coffre de l'un des véhicules blindés, dissimulé au milieu des black boxes, le nom donné aux valises des militaires. "J'avais déjà reçu de nombreuses menaces donc je savais qu'il fallait que j'essaie de sortir du pays pour me sauver, tout simplement", retrace aujourd'hui le général Sediqi.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV