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Japon: six mois après la disparition de Tiphaine Véron, l’énigme persiste

Tiphaine Véron, disparue au Japon depuis le 8 août

Tiphaine Véron, disparue au Japon depuis le 8 août - BFMTV

La Française de 36 ans a disparu deux jours après son arrivée à Nikko, à quelque 150 kilomètres au nord-ouest de Tokyo. Depuis le 29 juillet, elle n’a donné aucun signe de vie. Sa famille dénonce l’inertie de l’enquête locale.

Tiphaine Véron avait prévu de passer trois semaines au Japon. Voilà maintenant six mois qu’elle y a disparu. Arrivée le vendredi 27 juillet, elle s’est comme volatilisée moins de quarante-huit heures plus tard, à Nikko, une ville touristique située non loin de la capitale japonaise.

Début août, la soeur de Tiphaine, Sybille, ainsi que ses deux frères, Damien et Stanislas se rendent au Japon, pour tenter de la retrouver. Après plusieurs semaines de recherches infructueuses, la famille revient en France. Mais pour elle, la théorie de l’accident ne tient pas. Pas plus que celle du suicide. Mi-décembre, un des frères de Tiphaine a d’ailleurs décidé de se rendre à nouveau au Japon, comme le rapporte Le Parisien. Une fois encore, les recherches ne donnent rien.

Plusieurs pistes négligées

Rongée par l’inquiétude, la famille de Tiphaine Véron dénonce depuis cet été les méthodes d’enquêtes nippones.

Au Parisien, l’avocate de la famille regrette que “les enquêteurs japonais n’aient pas mené ce que l’on considère, en France, comme les bases d’une enquête de police en pareil cas”.

Selon le conseil de la famille, plusieurs pistes ont été négligées. Parmi elles: la chambre d’hôtel de la jeune femme, perquisitionnée seulement plusieurs semaines après la disparition de Tiphaine ou encore les données téléphoniques de la Française, qui n’auraient jamais été exploitées.

La famille persuadée qu'il s'agit d'un acte criminel

Au Japon, Tiphaine Véron était effectivement munie de son smartphone français. Dans le cadre d’une information judiciaire ouverte à Poitiers, où résidait cette auxiliaire de vie pour enfants handicapés, l’opérateur a rapidement transmis aux autorités les données qu’elle avait en sa possession. Mais dans le cadre de l’enquête japonaise, les données de l’opérateur local, les informations liées aux connections wi-fi ou encore les coordonnées GPS, n’ont pas été exploitées.

“C’est insupportable. La clé de sa disparition est peut-être là. Le pire, c’est qu’il est déjà peut-être trop tard, et que ces données ne sont plus disponibles car elles ont été effacées par les opérateurs”, confie la soeur de Tiphaine au Parisien.

En août, Sybille Véron expliquait au Figaro avoir remué ciel et terre pour retrouver sa soeur: “on a quadrillé la zone, la forêt, les sentiers, on s'est rendus dans tous les temples où elle aurait pu aller, pour essayer de comprendre. On s'est renseignés sur la pluviométrie, on est allés voir les barrages”, énumérait-elle au quotidien. Pour la famille, pas de doute, l’origine de la disparition de Tiphaine est criminelle. Une théorie corroborée par d’anciens policiers et journalistes d’investigations japonais. Pour accélérer le processus, la famille de Tiphaine a décidé de faire appel à des enquêteurs privés. Une cagnotte en ligne, qui compte pour l’instant un peu plus de 26.000 euros, doit notamment permettre de financer ces frais.
Valentine Arama