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Italie: le président donne aux partis jusqu'à mardi pour trouver une majorité

Sergio Mattarella, le 22 août 2019.

Sergio Mattarella, le 22 août 2019. - Vincenzo Pinto - AFP

Sergio Mattarella a décidé jeudi de donner un délai supplémentaire aux formations politiques pour s'entendre sur une nouvelle majorité.

Le suspense continue en Italie. Le président Sergio Mattarella a décidé jeudi de donner jusqu'à mardi aux formations politiques pour s'entendre sur une nouvelle majorité, deux jours après la chute de la coalition formée par la Ligue de Matteo Salvini et le Mouvement 5 Etoiles (M5S).

Nouvelles consultations à venir 

Peu avant l'annonce du chef de l'Etat, le Mouvement 5 Etoiles (anti-système) a donné mandat à ses dirigeants pour négocier avec le Parti démocrate (PD, centre-gauche) en vue d'un accord de coalition.

"Certaines forces m'ont demandé de vérifier" la possibilité d'une majorité au parlement, a expliqué Sergio Mattarella, au terme de deux jours de consultations avec l'ensemble des groupes parlementaires. 

Mais il faut faire "vite dans l'intérêt du pays", a-t-il souligné, annonçant qu'il "tiendra mardi de nouvelles consultations et prendra les décisions nécessaires". Il a averti qu'il donnerait son feu vert uniquement à un exécutif "capable d'obtenir la confiance" du parlement, avec une majorité solide, "autour d'un programme de gouvernement" précis.

Délai supplémentaire

Car l'Italie est "un grand pays" qui fait face à de nombreux défis: "le début de nouvelles institutions européennes" et "une situation politique et économique internationale incertaine".

A défaut, a-t-il reconnu, il n'y aurait plus d'alternative à un retour immédiat aux urnes, une perspective qui l'inquiète car ce scrutin tomberait au milieu de l'élaboration du budget 2020 de la troisième économie de la zone euro, endettée et en panne de croissance.

Les promoteurs d'un mariage PD-M5S disposent donc d'un délai supplémentaire de quatre jours. Le chef du M5S Luigi Di Maio, qui mènera les négociations pour son parti, a égrené 10 points impératifs pour une nouvelle "majorité au service des citoyens".

D'abord la réduction du nombre de parlementaires (à 600 contre 950, un record en Europe), qui attend d'être adoptée en dernière lecture au parlement. Autre revendication : "un budget équitable", avec l'instauration du salaire minimum ainsi que des aides aux familles, des baisses d'impôts pour les entreprises et un plan d'investissement pour le Sud.

Le patron du PD, Nicola Zingaretti, a estimé que les propositions de Di Maio et celles du PD "font émerger un cadre qui permet à coup sûr de commencer à travailler".

Luigi Di Maio a en revanche fermé la porte à une réconciliation avec son ex-allié Matteo Salvini, critiquant "des caprices d'été", à propos de l'annonce abrupte le 8 août par le chef de la Ligue (extrême droite) de la "rupture unilatérale" de leur alliance.

A.S. avec AFP