Israël-Palestine: un mort à Jérusalem-Est, sept vendredi à Gaza

Un Palestinien a été tué dans la nuit de vendredi à samedi par des tirs israéliens lors de heurts à Jérusalem-Est, selon des sources médicales et la police israélienne. Le bilan des violences de vendredi dans la bande de Gaza s'est quant à lui aggravé à sept morts et 145 blessés.
Deux Israéliens ont par ailleurs été légèrement blessés samedi à Jérusalem-Ouest dans une nouvelle attaque à l'arme blanche dont l'auteur a été neutralisé, ont indiqué la police et les secours. La police n'a pas indiqué dans quel état se trouvait l'agresseur et n'a pas fourni de précisions sur son identité. Elle a qualifié l'agression de "terroriste".
Le Palestinien tué dans la nuit de vendredi à samedi à Jérusalem-Est, Ahmad Qali, 22 ans, est mort dans des heurts avec les forces de sécurité israéliennes dans le camp de réfugiés de Chouafat, ont indiqué des sources médicales palestiniennes. Un autre habitant du camp a été blessé puis pri en charge dans un hôpital de Ramallah, en Cisjordanie occupée. Les funérailles du jeune homme, touché par des balles et décédé après son transfert dans un hôpital israélien, auront lieu samedi dans la matinée, a indiqué sa famille. Il s'agit du deuxième Palestinien tué dans ce camp en moins de 48 heures.
Les violences gagnent Gaza
Les violences de ces derniers jours en Cisjordanie et plusieurs quartiers de Jérusalem-Est se sont étendues vendredi pour la première fois à la bande de Gaza. Un Palestinien y a succombé tôt samedi après avoir été touché par des tirs israéliens lors de heurts près de la frontière séparant Gaza d'Israël, portant à sept morts et 145 blessés le bilan des violences dans l’enclave, selon les services de secours.
La journée de vendredi a été la plus meurtrière à Gaza depuis la guerre de l'été 2014. Jihad al-Obeid, 22 ans, est le troisième, avec Mohammed al-Raqab, 15 ans, et Adnane Abou Aliane, 20 ans, à avoir été tués lorsque les soldats israéliens de l'autre côté de la barrière enfermant le territoire ont répliqué à des jets de pierres de jeunes Gazaouis, à l'est de la ville de Khan Younès (sud). Ahmed al-Hirbaoui, Chadi Daoula, Abed al-Wahidi et Nabil Charaf, tous âgés de 20 ans, ont eux été tués lors de heurts similaires à l'est de la ville de Gaza. En outre, 145 autres Gazaouis ont été blessés, dont plusieurs grièvement, dans ces heurts, selon les services de secours.
Troisième intifada?
Depuis début octobre, la Cisjordanie, Jérusalem et Israël sont en proie à des violences quotidiennes. Quatre jeunes Palestiniens ont ainsi été tués en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupées lors de heurts avec des soldats. En outre, depuis le 1er octobre, date du meurtre d’un couple de colons en Cisjordanie, une série d'attaques à l'arme blanche, principalement de la part de jeunes Palestiniens, ont fait deux morts et quinze blessés israéliens ou juifs. Cinq des assaillants présumés ont été tués.
Vendredi, le chef du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh n'a pas hésité à parler de nouvelle intifada, du nom des soulèvements populaires de 1987-1993 (première Intifada, aussi appelée “guerre des pierres”) et de 2000-2005 (deuxième Intifada) qui ont fait des milliers de morts. "Nous appelons à renforcer et accentuer l'intifada (...). Gaza remplira son rôle dans l'intifada de Jérusalem et elle est plus que prête à l'affrontement", a-t-il dit lors de son prêche pendant la prière hebdomadaire dans une mosquée de Gaza.
Les grandes fêtes juives s'achèvent lundi soir
Si la montée des tensions a réveillé le spectre d'une troisième intifada, des analystes estiment communément qu'on n'en est pas là. Tout en mettant en garde la communauté internationale face au risque qu'un incident grave ne mette le feu aux poudres pour de bon (l'intifada était déjà sur bien des lèvres à l'automne 2014). L'accès de fièvre actuel a coïncidé avec les grandes fêtes juives, qui s'achèvent lundi soir. Ce qui se passera au lendemain des célébrations sera indicatif d'un possible retour ou non au calme.