Irak: la France livrera des armes, Maliki s'accroche à son poste

Un militaire irakien patrouille dans le centre de Bagdad, quelques heures après la nomination d'un nouveau Premier ministre, Arabi, en remplacement de Maliki. - Amer Al-Saedi - AFP
Face à l'offensive jihadiste en Irak, la communauté internationale multiplie les signes de soutien aux populations irakienne et kurde, menacées dans le nord-est du pays. Alors que, sur place, la situation politique reste toujours aussi instable -le Premier ministre sortant, Nouri al-Maliki, a de nouveau fait savoir sa volonté de rester au pouvoir au lendemain de la désignation de Haïdar al-Abadi pour le remplacer- l'Occident a intensifié sa mobilisation pour tenter de freiner l'avancée des combattants de l'Etat islamique (EI), Paris en tête.
> La France va livrer des armes
L'envoi d'armes aux Kurdes d'Irak par la France est désormais imminente. Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius avait envisagé ce soutien logistique aux peshmerga, les combattants du Kurdistan irakien, dès lundi. L'Elysée a donc annoncé à la mi-journée que Paris livrerait des armes aux Kurdes "dans les heures qui viennent", "pour soutenir la capacité opérationnelle des forces engagées contre l'Etat islamique". Lundi, les Etats-Unis avaient annoncé avoir commencé leur livraison d'armement aux forces kurdes, parallèlement aux frappes aériennes menées contre des positions jihadistes.
> Réunion extraordinaire de l'UE
Une réunion d'urgence des ministres européens des Affaires étrangères sur la crise en Irak doit se tenir vendredi 15 août à Bruxelles, ont annoncé mercredi les services de Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne.
La tenue d'une telle réunion avait été réclamée à cors et à cris par la France. "Je sais bien que dans les pays occidentaux c'est la période des vacances mais enfin quand il y a des gens qui meurent, j'allais dire qui crèvent, il faut revenir de vacances", s'était exclamé mardi le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
Mardi, les ambassadeurs de l'UE, réunis à Bruxelles, s'étaient mis d'accord pour "renforcer de toute urgence la coordination humanitaire et accéder aux populations déplacées" en Irak et pour laisser le soin aux Etats membres qui le souhaitent de livrer des armes aux combattants kurdes.
> Abadi tente de former un gouvernement, Maliki s’accroche
Le nouveau Premier ministre irakien, tout juste nommé, Haïdar al-Abadi, s’est employé ce mercredi à former un gouvernement d'union, appelé à rassembler toutes les forces politiques dans un pays miné par les divisions. Il a jusqu'au 9 ou 10 septembre pour le faire.
Problème: Nouri al-Maliki, son prédécesseur, n’a pas l’intention de lui faciliter la tâche, en s’accrochant à son poste. Et ce, bien qu’il a été lâché par ses alliés iranien et américain, ainsi que des membres de son bloc chiite. "Je confirme que le gouvernement est maintenu, et il ne sera pas remplacé sans décision de la cour fédérale", a-t-il martelé.
Si la coalition de Maliki est arrivée en tête aux dernières législatives, en avril, ses opposants lui imputent directement le chaos dans lequel l’Irak est actuellement plongé. En cause, sa politique d'exclusion des sunnites et son autoritarisme pendant ses huit années au pouvoir.