Guerre en Ukraine: les hôpitaux à l'asphyxie à cause de la crise énergétique causée par la Russie

Une infirmière à l'hôpital en Ukraine, le 24 octobre 2022 - BFMTV
En Ukraine, des centaines de milliers de foyers sont privés d'électricité, conséquence des frappes russes sur les centrales électriques. Les pannes de courant se multiplient avec d'importantes conséquences, notamment dans les hôpitaux. C'est le cas à Tetiïv, dans la région de Kiev.
Plusieurs fois par jour, Olena, infirmière, vient vérifier que les machines à oxygène n’ont pas coupé. Elle s’occupe d’une dizaine de patients qui ont besoin d'une assistance respiratoire permanente, branchée au réseau électrique.
"La machine à oxygène est reliée à une prise et on a bricolé pour rajouter cette bouteille d'oxygène. Mais ce n'est clairement pas suffisant en cas de panne longue", explique-t-elle au micro de BFMTV.
Pas équipé pour l'hiver
Juste à côté, un homme de 90 ans ne peut survivre sans oxygène. Dans l'hôpital, il faut donc à tout prix économiser l'électricité. "On garde une seule lampe allumée pour tout le couloir et quand on finit de s'occuper d'un patient, on éteint la lumière en quittant la chambre", poursuit Olena.
Lorsque la situation l'exige, le chef du service de réanimation, Voldymyr Gordiyenko, décide de passer sur le générateur de secours qui date de plus de 60 ans.
"Notre département dépend entièrement de l'électricité. Ce générateur, on a dû l'utiliser 3 fois en 30 ans je pense. Là, on va devoir l'utiliser en continu cet hiver", explique à BFMTV Voldymyr Gordiyenko.
Sauf que ce vieux générateur doit faire une pause toutes les 45 minutes. Et leur nombre n'est pas suffisant: pour une centaine de patients, l’hôpital compte quatre générateurs. Mais il en faudrait au moins dix pour passer l'hiver.
La mairie de Tetiïv tente d'aider comme elle peut: elle a financé trois chaudières à bois pour chauffer les chambres. Coût de l’installation: 20.000 euros. Une somme astronomique pour cette petite ville de 13.000 habitants.
Surtout que certaines patientes, âgées, ne veulent pas rentrer chez elles, malgré la détérioration des conditions d'hospitalisation car la situation est encore pire à l'extérieur de l'hôpital: "Je suis malade du poumon, je n'ose même pas imaginer si je rentre chez moi et qu'il n'y plus de courant. Je risque tout simplement de mourir", témoigne une femme de 62 ans.