Guerre en Ukraine: les Français incités à quitter Kiev, sans garantie de sécurité

Les combats se rapprochent de Kiev et le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian incite désormais le millier de Français qui se trouve toujours en Ukraine à quitter le pays. Mais dans quelles conditions? Aucune garantie n'a en effet été donnée sur leur sécurité, même si une sortie semble possible par le sud de la ville.
"On part précipitamment avec rien"
Mohammed, ingénieur français, a décidé de quitter la capitale ukrainienne lundi matin. Il a pris la route avec Anna, une autre ressortissante française qu'il ne connaissait pas auparavant. Partis à 9h30 de Kiev, ils sont arrivés à Lviv, dans l'ouest du pays, à 23 heures, un trajet épuisant.
"Ça fait quand même 9 à 10 heures de route sans arrêt. On s'est arrêtés juste une fois pour mettre du carburant. On a dû attendre aux checkpoints, la dizaine ou quinzaine qu'on a fait sur la route", raconte-t-il à BFMTV.
Jérémy, ressortissant français ayant fui Kiev, est de son côté déjà arrivé en Pologne. Il se dit "exténué" et raconte un départ difficile. "On part précipitamment avec rien, en sauvant juste notre vie, ce qui est le plus important", raconte-t-il à BFMTV.
Le Drian incite les Français à quitter le pays
Comme lui, environ un millier de Français sont toujours en Ukraine, selon le ministre des Affaires étrangères. Jean-Yves Le Drian les a appelés lundi à quitter le pays par le sud.
"Les routes pour sortir de Kiev par le Sud ne sont sans doute pas totalement sûres, mais il existe aujourd'hui une opportunité de quitter la ville", a déclaré le ministre sur BFMTV lundi.
"Nous accompagnons les Français qui prennent la route vers la Roumanie, la Moldavie, la Hongrie, la Slovaquie où ils seront accueillis par nos agents", a-t-il indiqué.
Pas de rapatriement assuré
Les ressortissants français seront en revanche livrés à eux-mêmes durant leur trajet, la France ne pouvant assurer leur rapatriement.
"C'est la première fois qu'on se retrouve à devoir évacuer des ressortissants sans avoir la maîtrise du ciel, c'est-à-dire que normalement (...), on les ramène par avion, là ce n'est pas possible, parce que le ciel est tenu par les Russes", explique le colonel Michel Goya, consultant défense pour BFMTV.
Quelles certitudes y a-t-il sur la sûreté du trajet pour les Français qui prennent la route? "Il n'y aucun engagement réel de la part de la Russie pour que cette route du sud soit véritablement sûre", met en garde Ulysse Gosset, éditorialiste de politique internationale de BFMTV.
"Mais il y a des signaux qui ont été envoyés en disant, il y a une route qui est ouverte, profitez-en, c'est le moment", souligne-t-il.
L'ambassade a également ouvert une cellule de crise pour guider et informer les ressortissants français sur la route.