Guerre des gangs au Brésil: 56 détenus massacrés

Des familles de détenus réunies devant la prison de Manaus, le 2 janvier 2016. - AFP
La guerre entre gangs criminels a provoqué un bain de sang dans la nuit de dimanche à lundi dans une prison de Manaus, dans le nord du Brésil: 56 détenus ont été massacrés, et nombre d'entre eux ont même été décapités.
Les autorités ont révisé à la baisse un premier bilan de 60 morts donné par le secrétaire à l'Administration pénitentiaire de l'Etat d'Amazonie, Pedro Florencio. La mutinerie, pendant laquelle 12 surveillants ont été pris en otage, a duré 15 heures entre dimanche après-midi et lundi matin dans le complexe pénitentiaire Anisio Jobim.
15 heures de violences, plusieurs détenus décapités
"Il s'agit du plus grand massacre commis dans une prison en Amazonie", a souligné le secrétaire de l'Etat d'Amazonie à la Sécurité publique Sergio Fontes lors d'une conférence de presse, précisant qu'"un grand nombre de détenus ont été décapités". "Les prisonniers ont été tués par d'autres détenus, lors d'affrontements d'une extrême violence qui ont duré plus de quinze heures", a-t-il ajouté.
"Cette guerre entre factions a lieu dans tout le pays, dans toutes les unités pénitentiaires", a confirmé Pedro Florencio, qui a évoqué une "vengeance" du groupe local FDN (Familia do Norte) contre le PCC (Premier commando de la capitale), fondé à Sao Paulo.
Les cadavres difficiles à identifiier
"Nous sommes parvenus à mettre fin à la mutinerie et à préserver la vie des otages", a expliqué Pedro Florencio. Avant d'intervenir, les autorités locales patrouillaient déjà les lieux, à la recherche de dizaines de détenus qui s'étaient échappés. Une quarantaine de fugitifs sur un total de 184 au total ont été retrouvés.
De nombreux membres des familles des prisonniers se sont massés devant la prison lundi à l'aube, mais les autorités n'ont toujours pas révélé l'identité des victimes, dont l'identification, rendu plus difficile par les décapitations, est en cours.
Des photos circulant sur les réseaux sociaux, prises par des détenus et des policiers après le massacre, montrent des scènes de carnage insoutenables. On y voit des dizaines de corps empilés, la plupart sans tête. "Nous vivons une guerre silencieuse du trafic de drogue et l'Etat se doit d'intervenir. Les factions se battent entre elles pour gagner plus d'argent, c'est une lutte de territoire", a alerté Sergio Fontes.