Grosse colère de Donald Trump face à la possibilité d'une procédure de destitution

Le président américain Donald Trump à la Maison Blanche le 22 mai 2019 - Jim WATSON, AFP
La guerre est déclarée entre les démocrates, qui songent de plus en plus sérieusement à lancer une procédure de destitution, et Donald Trump qui a bien du mal à contenir son indignation.
Très irrité, le président américain a exhorté les démocrates du Congrès américain à arrêter leurs "investigations bidon", en niant s'être livré à toute tentative d'étouffer les conclusions de la vaste enquête russe menée par le procureur spécial Mueller.
"Je ne pratique pas la dissimulation", a martelé Donald Trump lors d'une conférence de presse convoquée à la hâte, juste après avoir écourté une réunion à la Maison Blanche avec les dirigeants démocrates des deux assemblées du Congrès, Nancy Pelosi et Chuck Schumer.
Au cours de cette conférence de presse, il a également tenu à rappeler que l'enquête russe avait coûté 35 millions de dollars aux Etats-Unis. Un chiffre qu'il répète régulièrement ces derniers jour puisque, en campagne pour sa réélection, il accuse les démocrates de gaspiller leur énergie dans des enquêtes parlementaires multiples -toutes à son sujet- et de ne pas se préoccuper des électeurs.
Nancy Pelosi favorable à l'impeachment
Pourquoi avoir mis fin à cette réunion si rapidement ? S'il a accusé Nancy Pelosi d'avoir dit quelque chose de "terrible" avant de partir, c'est parce que peu de temps avant l'entretien, censé porter sur un vaste programme d'infrastructures, elle l'avait accusé d'être "engagé dans une opération de dissimulation".
Les faits reprochés au président pourraient "justifier une procédure de destitution", a ensuite ajouté l'élue de 79 ans. Une déclaration très remarquée, puisqu'elle s'opposait jusque là à cette option la jugeant trop risquée et trop impopulaire.
S'il la présidente de la Chambre des représentants a changé d'avis c'est avant tout parce que nombreux sont les membres de l'administration Trump refusant de coopérer avec les enquêtes parlementaires actuellement en cours et qui font suite au rapport Mueller.
Une procédure qui a peu de chance d'aboutir
Pour autant, si une telle procédure était lancée, il aurait très peu de chance d'aboutir. Non seulement il faudrait que la majorité des élus de la Chambre des représentants (démocrates) votent en faveur de l'impeachment pour qu'un "procès" s'ouvre ensuite. Procès qui ne peut mener à une destitution que si les 2/3 du Sénat vote également en sa faveur.
Mission qui semble impossible, puisque les républicains sont majoritaires au Sénat et qu'à l'heure actuelle seul un d'entre eux s'est dit favorable à la procédure.
Il s'agit de l'élu du Michigan, Justin Amash, lequel après avoir écrit une série de tweets à ce sujet, s'est fait violemment discréditer par Donald Trump.