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Google condamné pour une photo de poitrine

Une google-car.

Une google-car. - Karen Bleier - AFP

Le géant californien a été condamné à verser une amende de 1.600 euros à une habitante de Montréal, au Canada. En cause: une photo d'elle peu flatteuse, publiée sur le service Google Street View, et qui lui a valu commentaires malveillants et moqueries au travail.

C’est une simple photo qui lui a causé bien des ennuis. Google a été condamné à verser une amende de 2.250 dollars canadiens, soit 1.600 euros, à Maria Pia Grillo, une habitante de Montréal.

En cause, un cliché peu flatteur publié sur le service Google Street View, où cette Canadienne était facilement reconnaissable, assise devant son domicile, bien que son visage a été flouté. En effet, entre sa maison, et la plaque d’immatriculation de sa voiture, ses connaissances n’ont eu aucun mal à l'identifier. Or, le cliché en question laissait apparaître…un large décolleté.

Moquée au travail

A priori, cette information pourrait faire sourire. Sauf que cette fameuse photo a eu des conséquences disproportionnées et malheureuses pour Maria Pia Grillo, comme le rapporte le Journal de Montréal. Une fois reconnue par des collègues de travail, cette Montréalaise a été la cible de nombreuses moqueries. Au point même d'être contrainte de quitter son job.

Google met deux ans à réagir

Nous sommes en mars 2009 quand la photo est prise. Cette Québécoise est tranquillement assise sur son porche, en tenue d’été. Elle consulte son smartphone quand une Google Car passe devant chez-elle, et immortalise la scène. Quelques mois plus tard, en octobre, l’image est publiée sur Google Street View, ce service qui permet aux internautes de se balader virtuellement dans la plupart des villes que compte notre planète.

Quand Maria Pia Grillo découvre la position peu flatteuse dans laquelle elle se retrouve sur Internet, elle demande immédiatement à Google de supprimer ces images. Moins pressé, le géant de l’Internet laisse traîner la demande jusqu’en 2011, où l’intégralité de la photo sera floutée. Trop tard pour la jeune femme, qui a depuis vécu un véritable calvaire.

Des commentaires malveillants

"En plus des commentaires malveillants et l'humiliation qu'elle a subis au travail", la plaignante "a ressenti une atteinte importante à sa pudeur et sa dignité, deux valeurs auxquelles elle tenait et qui sont éminemment respectables", a ainsi expliqué le juge du Palais de justice de Montréal, avant de condamner Google à 1.600 euros d’amende.

Une condamnation toutefois largement inférieure aux 32.000 euros demandés par la plaignante. Ni le géant californien, ni la Montréalaise, n'ont fait de commentaires à la suite de cette affaire.

Ce n'est pas la première fois que Google est pointé du doigt pour son service Street View. En février dernier, l'entreprise avait déjà été condamnée à 143.000 euros en Corée du Sud pour avoir collecté illégalement un grand nombre de données, toujours avec ses Google Cars.

Jé. M.