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Fukushima : l'état d'urgence décrété à la centrale nucléaire

« La santé d’une partie de la population japonaise va continuer à se dégrader pendant des décennies », déplore le président de l'Observatoire du nucléaire.

« La santé d’une partie de la population japonaise va continuer à se dégrader pendant des décennies », déplore le président de l'Observatoire du nucléaire. - -

L'autorité de sûreté nucléaire japonaise a décrété hier mardi une situation d'urgence à la centrale nucléaire de Fukushima. De l'eau très radioactive se déverse massivement dans l'océan Pacifique. Colère des pays voisins et des pêcheurs japonais.

L'autorité de sûreté nucléaire japonaise a décrété hier mardi une situation d'urgence. De l'eau très radioactive commence à se déverser massivement dans l'océan Pacifique. Entre mai 2011, soit deux mois après la catastrophe, et juillet 2013, entre 20 et 40 milliards de becquerels (unité qui permet de mesurer le taux de radioactivité) ont fui dans l’océan.
Fin juillet, Tepco, l'opérateur de la centrale, avait fini par admettre que l’eau souterraine contaminée allait bien jusqu’à l’océan. Pour l’autorité nucléaire, cette même eau contaminée est en train de remonter vers la surface. Une annonce qui a provoqué la colère des pays voisins ainsi que des pêcheurs japonais.

« Des poissons 10 000 fois plus radioactifs que les limites tolérées »

Une colère bien compréhensible, vue la situation décrite par Stéphane Lhomme, président de l'Observatoire du nucléaire : « La situation est extrêmement dangereuse aux alentours de Fukushima : de l’eau s’est accumulée de manière gigantesque sous la centrale et dans la nappe phréatique, ça déborde de partout. Des quantités absolument gigantesques de radioactivité vont maintenant s’écouler dans le Pacifique. Des poissons extrêmement radioactifs ont été pêchés, avec 10 000 fois plus de radioactivité que les limites tolérées. Les conséquences sur la santé sont de nombreuses maladies, comme des cancers et des leucémies. Malheureusement, la santé d’une partie de la population japonaise va certainement continuer à se dégrader pendant des décennies ».

J.V. avec Ryad Couto