Ex-espion empoisonné: Londres expulse 23 diplomates russes

Theresa May "sanctionne" la Russie dans l'affaire de l'ex-espion russe empoissonné en expulsant 23 diplomates - AFP
Les sanctions contre Moscou tombent. La Première ministre britannique Theresa May a annoncé ce mercredi, lors d'une allocation devant les députés britanniques, l'expulsion de 23 diplomates russes du Royaume-Uni, après avoir jugé la Russie "coupable" de l'empoisonnement de l'ex-espion russe Sergueï Skripal sur le sol britannique.
"Il n'y a pas d'autre conclusion que celle selon laquelle l'État russe est coupable de la tentative de meurtre" ayant visé Sergueï Skripal a déclaré la dirigeante. "Cela constitue un usage illégal de la force par l'État russe contre le Royaume-Uni", a ajouté Theresa May, qui s'exprimait après l'expiration, mardi à minuit, d'un ultimatum qu'elle avait fixé à la Russie pour fournir des explications sur l'empoisonnement, survenu le 4 mars à Salisbury.
Suspension des contacts
La cheffe du gouvernement a également annoncé la "suspension des contacts bilatéraux" avec Moscou. La Russie disposait jusqu'ici de 59 diplomates accrédités au Royaume-Uni.
Theresa May a également précisé qu'aucun des membres de la famille royale ne se rendrait en Russie pour la Coupe du monde de football en juin prochain, ainsi qu'aucun représentant diplomatique britannique. "Je confirme qu'aucun ministre, ou membre de la famille royale, n'assistera à la Coupe du monde de football en Russie cet été", a-t-elle déclaré.
Une voie "tragique"
La Première ministre a en outre dit regretter "la voie" suivie par le président russe Vladimir Poutine. "Beaucoup d'entre nous ont tourné leurs regards avec espoir vers la Russie post-soviétique. Nous voulions une meilleure relation et il est tragique que le président Poutine ait choisi de suivre cette voie", a-t-elle dit.
Lundi, Theresa May avait averti Moscou de possibles sanctions à venir, en condamnant une attaque "aveugle et imprudente" contre le Royaume-Uni. "Il était juste d'offrir à la Russie l'opportunité de fournir une explication mais sa réaction trahit un mépris total pour la gravité de ces événements", a-t-elle dit, insistant: "Ils n'ont fourni aucune explication crédible". "Au lieu de cela, ils ont traité l'utilisation d'un agent neurotoxique militaire en Europe avec sarcasme, mépris et défiance", a ajouté la Première ministre.