Ukraine: Orban pourrait lever son veto sur l'aide financière en échange du déblocage de ses fonds gelés

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban arrive près du palais gouvernemental Casa Rosada à Buenos Aires, lors de la journée d'investiture du nouveau président argentin, Javier Milei, le 10 décembre 2023. - JUAN MABROMATA / AFP
Empêtrée dans sa contre-offensive contre la Russie, l'Ukraine compte sur l'aide financière de l'Union européenne. Une organisation qu'elle espère un jour rejoindre.
Ces deux questions - l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne et la mise en place d'un programme d'aide de 50 milliards d'euros sur quatre ans pour soutenir son économie de guerre - seront discutées lors d'une réunion du Conseil européen ce jeudi 14 et vendredi 15 décembre à Bruxelles.
Toutefois, un obstacle reste de taille: Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, seul dirigeant de l'UE à avoir maintenu des liens étroits avec le Kremlin.
Sur l'adhésion de l'Ukraine, le dirigeant nationaliste, de retour au pouvoir en 2010, est sans appel et maintient sa ferme opposition.
"L'UE s'apprête à faire une terrible erreur et nous devons l'empêcher même si les 26 autres membres sont d'une autre opinion", a-t-il déclaré dans une interview au journal pro-gouvernemental Mandiner.
Il ajoute: "Si nous voulons soutenir l'Ukraine, lui envoyer un signal, faisons-le mais pas à travers une adhésion".
Orban veut le dégel de tous les fonds hongrois
Son conseiller Balazs Orbán a affirmé à Bloomberg que l'adhésion de l'Ukraine à l'UE restait une "ligne rouge" pour Budapest qui prône plutôt un "partenariat stratégique". Au grand désarroi du président ukrainien Volodymyr Zelensky qui estime ce mercredi depuis Oslo que le Premier ministre hongrois n'a "aucune raison" de bloquer une adhésion de l'Ukraine à l'UE.
Et sur ce point, peu importe pour Viktor Orban les perspectives financières que mettent les instances européennes dans la balance. Contrairement au paquet d'aide sur lequel il tente de faire pression.
Le Premier ministre se dit prêt à retirer son veto en échange du déblocage de fonds qui ont été gelés par l'UE pour les entorses à l'État de droit en Hongrie.
Ce mercredi, la Commission européenne s'est prononcée sur le dégel de quelque 10 milliards de fonds suspendus. Mais le conseiller de Viktor Orban a affirmé à Bloomberg que Budapest ne lèverait son veto que si l'ensemble des fonds étaient dégelés. Soit environ 30 milliards d'euros, selon Politico.