Sergueï Lavrov déclenche des rires en Inde en affirmant que la guerre a été lancée "en utilisant des Ukrainiens"

Sergueï Lavrov participait à une conférence à New Delhi lorsqu'une de ses déclarations sur le rôle de l'Ukraine dans le déclenchement de la guerre a suscité des rires dans la salle.

La déclaration n'est pas passée. Alors qu'il s'exprimait dans le cadre d'une conférence sur la géopolitique, à New Delhi en Inde, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé ce jeudi: "vous savez, la guerre que nous tentons d'arrêter, qui a été lancée contre nous en utilisant des Ukrainiens..."

Mais il a peiné à finir sa phrase, car elle a déclenché de nombreux rires parmi l'audience, comme le montre une vidéo mise en ligne par l'agence de presse indienne Asian News International (ANI).

"(La guerre) a bien sûr influencé la politique russe, ce qui inclut la politique énergétique", a-t-il malgré tout poursuivi.

"On ne dépendrait plus d'un partenaire occidental, on ne leur permettrait plus de faire exploser des gazoducs", a-t-il également affirmé, en référence aux explosions qui ont endommagé en septembre les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique, dont les pays occidentaux et la Russie se rejettent la responsabilité.

Une amitié de longue date entre la Russie et l'Inde

L'Inde accueillait mercredi et jeudi une réunion du G20 à New Delhi, à laquelle participait Sergueï Lavrov.

L'Inde, qui préside cette année le Groupe des Vingt, entretient une amitié de longue date avec la Russie et n'a pas condamné l'invasion de l'Ukraine. New Delhi est par ailleurs un important client de Moscou dans le domaine militaire et a accru depuis un an ses importations de pétrole russe, à rebours des pays occidentaux.

Le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, avait fustigé en décembre la hausse des achats de pétrole russe par l'Inde depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, jugeant l'augmentation de ces importations "moralement inacceptable", dans une interview à la chaîne indienne NDTV.

BFMTV avec AFP