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Guerre en Ukraine: une importante attaque russe contre Kiev fait au moins 14 morts, dont trois enfants

Opération de recherche et de sauvetage après qu'un missile russe a détruit l'entrée d'un immeuble de neuf étages dans le quartier de Svyatoshynskyi à Kiev (Ukraine), dans la nuit du 31 juillet 2025.

Opération de recherche et de sauvetage après qu'un missile russe a détruit l'entrée d'un immeuble de neuf étages dans le quartier de Svyatoshynskyi à Kiev (Ukraine), dans la nuit du 31 juillet 2025. - Virginie Nguyen Hoang / Hans Lucas

Une nouvelle attaque russe a fait au moins 14 morts, dont trois enfants, et une dizaine de blessés à Kiev en Ukraine, ont indiqué les secours ukrainiens.

Une importante attaque russe a visé Kiev dans la nuit du mercredi 27 au jeudi 28 août et fait au moins 14 morts, dont trois enfants, et des dizaines de blessés, ont indiqué les secours ukrainiens à l'AFP au moment où les efforts diplomatiques engagés par Donald Trump pour tenter de mettre fin au conflit s'enlisent.

Plus tôt dans le journée, le président Volodymyr Zelensky faisait état d'un précédent bilan avec huit mort sur le réseau Telegram dénonçant "une attaque massive" de la Russie.

"La Russie préfère les missiles balistiques plutôt que la table des négociations. Elle choisit de continuer de tuer plutôt que de mettre fin à la guerre", a écrit le président ukrainien.

La nuit dernière, les journalistes de l'AFP ont entendu de puissantes explosions retentir dans la capitale et vu un missile être abattu, les débris incandescents retombant, tandis qu'ils ont entendu des sons évoquant également la présence de drones.

Parmi les victimes, l'administration militaire a rapporté la mort d'un adolescent de 14 ans évoquant une attaque de missiles et drones avec des dégâts dans plusieurs quartiers. "Dans le quartier de Darnytsky, des informations préliminaires indiquent qu'un immeuble de cinq étages s'est effondré", a indiqué le maire Vitali Klitschko.

Le chef de l'administration militaire de la capitale, Tymour Tkatchenko, avait auparavant évoqué une "attaque balistique russe" qui a notamment provoqué un incendie dans une école maternelle et un immeuble résidentiel.

"L'État terroriste, Poutine, et leur désir de paix"

L'AFP a vu des habitants de la capitale se réfugier dans un souterrain en suivant les événements sur Telegram. D'autres se sont réfugiés avec leur sac de couchage dans le métro. "Voilà tout ce qu'il y a à savoir concernant l'État terroriste, Poutine, et leur désir de paix", a réagi le chef de l'administration présidentiellel Andriï Iermak sur Telegram. Une alerte aérienne restait en vigueur dans l'ensemble du territoire ukrainien vers 5 heures (heure locale).

Hors de la capitale, la compagnie de chemins de fer ukrainiens a fait état d'une "attaque massive" russe ayant provoqué des coupures de courant dans la région de Vinnytsia (centre), provoquant des retards dans le trafic.

L'armée ukrainienne rapporte que 629 drones et missiles russes ont été lancés lors de cette attaque nocturne "massive" sur l'Ukraine. 589 ont été détruits par La Défense antiaérien.

Côté russe, l'armée a indiqué avoir intercepté 102 drones ukrainiens, alors que les attaques aériennes de Kiev ciblant les raffineries ces dernières semaines ont fait flamber le prix de l'essence.

"Horrifié" par cette nouvelle nuit d’attaques, le président du Conseil de l'Union européenne Antonio Costa a adressé ses pensées aux victimes, évoquant également un bâtiment de la délégation de l'Union européenne en Ukraine lui aussi endommagé.

"L'UE ne se laissera pas intimider. L'agression russe ne fait que renforcer notre détermination à soutenir l'Ukraine et son peuple", a-t-il écrit sur X.

Un accord de paix lointain

Fin juillet, des bombardements russes avaient fait plus de 30 morts dont cinq enfants à Kiev, l'une des attaques les plus meurtrières dans la capitale ukrainienne depuis le début de l'invasion russe à grande échelle en 2022.

Ces frappes avaient poussé Donald Trump à renforcer la pression sur Moscou pour accepter une trêve et conduit à sa rencontre avec Vladimir Poutine en Alaska.

Après ce sommet, suivi par une visite à Washington du président ukrainien Volodymyr Zelensky accompagné de ses alliés européens, le dirigeant américain a dit vouloir préparer une rencontre en face-à-face entre les présidents russe et ukrainien.

Depuis, il n'y a toutefois pas eu d'avancées en vue d'un tel sommet, Moscou et Kiev se rejetant la responsabilité d'un blocage. Avant la conclusion d'un hypothétique accord de paix, l'Ukraine veut obtenir des garanties de sécurité des Occidentaux pour dissuader Moscou de toute nouvelle attaque.

La Russie et l’Ukraine vont-elles engager des négociations de paix?
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3:10

Le Kremlin s'est dit "défavorable" mercredi à un éventuel envoi de troupes européennes en Ukraine dans le cadre d'un potentiel accord de paix.

Volodymyr Zelensky a assuré voir "des signaux très négatifs et arrogants de la part de Moscou concernant les négociations" de paix. Il a appelé à "faire pression" pour "forcer la Russie à prendre des mesures concrètes". Il a annoncé que des membres de son équipe allaient rencontrer vendredi à New York des représentants de l'administration de Donald Trump.

Quatre régions ukrainiennes au coeur des négociations

Pour mettre fin à son assaut, la Russie réclame notamment que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées, en plus de la Crimée annexée en 2014, et renonce à intégrer l'Alliance atlantique. Des conditions que Kiev juge inacceptables.

L'armée russe, qui occupe environ 20% de l'Ukraine, dans l'est et le sud, a accéléré sa progression sur le terrain ces derniers mois face à des unités ukrainiennes moins nombreuses et moins bien équipées.

Pour la première fois mardi, l'Ukraine a reconnu que les soldats russes avaient pénétré dans sa région de Dnipropetrovsk (centre-est), où Moscou avait revendiqué de son côté des avancées dès le mois de juillet.

Cette région ne fait pas partie des cinq régions ukrainiennes dont Moscou revendique l'annexion.

Pierre Barbin avec Orlane Edouard avec AFP