Guerre en Ukraine: "quelques dizaines" de déserteurs au sein d'une brigade formée en France

Des soldats ukrainiens de la 155e brigade mécanisée séparée se tiennent à côté de véhicules militaires lors d'un exercice d'entraînement de l'armée française dans le cadre de la Task Force « Champagne », au camp militaire de Mourmelon-le-Grand, à Mourmelon-le-Grand, le 14 novembre 2024. - FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
Le commandant des forces terrestres ukrainiennes Mikhaïlo Drapaty a reconnu ce lundi 6 janvier "des problèmes" au sein de la brigade "Anne de Kiev", en partie formée et équipée par la France, après des révélations de presse sur des cas d'abus de pouvoir et de désertions.
"Je confirme bien sûr qu'il y a eu des problèmes avec le commandement et le processus de formation", a-t-il admis devant plusieurs médias, dont l'AFP, mais "peut-être à pas à l'échelle (...) présentée".
"Dans la mesure du possible, tous ces problèmes sont en train d'être résolus", a-t-il poursuivi, assurant que le nombre de désertions de soldats formés en France était "minime".
La brigade "Anne de Kiev" fait l'objet d'une controverse depuis son retour le mois dernier de France, où ont été formés 2.300 des 4.500 soldats qui la composent.
Jusqu'à 1.700 déserteur?
Selon le journaliste ukrainien réputé Iouri Boutoussov, près de 1.700 soldats de la brigade ont déserté, pour la plupart avant même que leur unité ne soit déployée sur le front, et 50 durant la formation en France.
Sur ce point, l'armée française a dit lundi avoir constaté "quelques dizaines" de désertions pendant la formation, un phénomène toutefois "marginal" d'après elle.
"Il y a eu un certain nombre de désertions, mais qui restent très marginales au vu du volume de personnes qui ont été formées", a soutenu un responsable de l'état-major français à l'AFP.
"Ils étaient dans des casernes françaises, ils avaient le droit de sortir", a-t-il ajouté, précisant que la formation avait été "conforme" aux souhaits des Ukrainiens, en matière "d'équipement, de temps de formation et de niveau".
"Personne ne les cache"
Le journaliste ukrainien Iouri Boutoussov avait lui décrit "un chaos organisationnel complet" dans la formation initiale de la brigade et accusé l'état-major ukrainien d'avoir envoyé certains de ces soldats dans d'autres unités pour y "colmater les trous" en termes d'effectifs.
Une enquête avait été ouverte sur des cas d'abus de pouvoir et de désertions au sein de cette brigade, avait appris l'AFP le 2 janvier.
"Il y a eu certains problèmes, et ils existent toujours, personne ne les cache", a déclaré lundi à la presse le commandant des forces terrestres ukrainiennes, Mikhaïlo Drapaty. "Nous prenons certaines mesures, notamment en matière de formation et de coordination, pour que cette unité militaire soit réellement prête à remplir ses missions", a-t-il ajouté.
Le militaire a également reconnu, dans un rare aveu de l'état-major ukrainien, que les problèmes rencontrés par la brigade "Anne de Kiev" étaient "systémiques pour d'autres brigades": "Ce n'est pas un secret".
Pour les résoudre, "il faut également une approche d'ensemble", a-t-il estimé, au moment où les forces ukrainiennes sont à la peine face aux troupes russes, plus nombreuses et mieux armées.
Par ailleurs, Mikhaïlo Drapaty a assuré que son armée "inflige des pertes sans cesse" aux forces de Moscou dans la région russe de Koursk, où elle contrôle des centaines de kilomètres carrés de territoire depuis août 2024.
Les forces russes ont affirmé dimanche que les troupes ukrainiennes avaient lancé une nouvelle offensive dans cette zone frontalière en territoire russe.
Il n'a toutefois pas donné plus de détails et refusé de commenter la situation à Kourakhové (est), dont l'armée russe a revendiqué lundi la conquête: "Ce n'est pas mon domaine", a-t-il balayé.