Guerre en Ukraine: pas de cessez-le-feu, échange de prisonniers... le détail des nouvelles négociations entre Kiev et Moscou

Pourparlers entre les délégation russe et ukrainienne à Istanbul le 2 juin 2025 - Adem ALTAN / AFP
De nouvelles négociations qui ne laissent entrevoir aucun cessez-le-feu. Les délégations russe et ukrainienne ont discuté pendant plus d'une heure sous médiation turque à Istanbul, ce lundi 2 juin, pour tenter de trouver une issue à l'invasion russe de l'Ukraine.
Comme lors de la première session de pourparlers qui s'est tenu mi-mai dans la même ville, les deux parties ont convenu d'un échange de prisonniers mais n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur une cessation des hostilités.
· Pas d'accord sur un cessez-le-feu
Le premier vice-ministre ukrainien des Affaires étrangères, Serguiï Kyslytsia, a affirmé que la Russie avait rejeté l'offre de Kiev de "cessez-le-feu inconditionnel", une demande répétée par Kiev depuis plusieurs mois et soutenue par ses alliés européens.
De son côté, la délégation russe a proposé à l'Ukraine un cessez-le-feu partiel de "2-3 jours", et uniquement sur certains secteurs du front.
"Nous avons fait une proposition assez générale. Un cessez-le-feu concret pendant deux ou trois jours dans certaines zones du front", a déclaré le négociateur russe Vladimir Medinski lors d'une conférence de presse à l'issue des discussions.
· Le mémorandum russe transmis à Kiev
La Russie a transmis à Kiev le mémorandum précisant les demandes russes en vue d'un cessez-le-feu et plus globalement de la fin de l'invasion russe.
Avant "la mise en place d'un cessez-le-feu de 30 jours", Moscou réclame ainsi que l'armée ukrainienne se retire des régions ukrainiennes partiellement occupées par l'armée russe et dont Vladimir Poutine a revendiqué l'annexion en 2022: Donetsk, Lougansk, Zaporijia et Kherson.
Pour mettre définitivement fin au conflit, la diplomatie russe dresse une liste de demandes maximalistes, la plupart déjà rejetées à plusieurs reprises par Kiev: "reconnaissance juridique internationale" des annexions russes, "neutralité" de l'Ukraine, arrêt des livraisons d'armes occidentales...
· Un nouvel échange de prisonniers prévu
La Russie et l'Ukraine ont convenu lors des pourparlers d'échanger tous les jeunes prisonniers de guerre ou ceux grièvement blessés, ainsi que 6.000 corps de soldats tués de chaque camp.
"Nous avons convenu d'échanger tous les prisonniers de guerre grièvement blessés et gravement malades. La deuxième catégorie comprend les jeunes soldats âgés de 18 à 25 ans, sur le format tous contre tous", a indiqué le ministre ukrainien de la Défense et négociateur en chef, Roustem Oumerov.
"Nous avons également convenu de restituer 6.000 contre 6.000 corps de soldats tombés au combat", a-t-il ajouté.
"Des documents ont été échangés par l'intermédiaire de la partie turque, et nous préparons une nouvelle libération de prisonniers de guerre", a confirmé Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse à Vilnius (Lituanie).
Le 16 mai, les premières discussions directes depuis trois ans entre Russes et Ukrainiens avaient déjà abouti à un échange de prisonniers de 1.000 personnes dans chaque camp.
· Kiev réclame le retour des enfants enlevés
Kiev a déclaré avoir transmis à Moscou une liste de centaines d'enfants ukrainiens qui ont été "déportés" par la Russie et dont elle exige le rapatriement.
"Il s'agit de centaines d'enfants que la Russie a déportés illégalement, déplacé par la force ou qu'elle retient dans les territoires (ukrainiens) temporairement occupés" par Moscou, a affirmé Andriï Iermak, le chef du cabinet du président Volodymyr Zelensky, sur son compte Telegram.
Le négociateur russe Vladimir Medinski a affirmé que la Russie "examinera chaque situation", rapporte l'agence russe Tass.
La déportation d'enfants ukrainiens par la Russie depuis le début de la guerre vaut à Vladimir Poutine et l'une de ses proches d'être visés par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale.
· Une nouvelle rencontre fin juin?
L'Ukraine a proposé à la Russie une nouvelle rencontre. "Nous proposons à la partie russe d'organiser une réunion d'ici la fin du mois, entre le 20 et le 30 juin", a déclaré à la presse le ministre ukrainien de la Défense Roustem Oumerov. "Cela est essentiel pour faire avancer le processus de négociation", a-t-il ajouté.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau proposé de réunir en sommet les présidents russe Vladimir Poutine, ukrainien Volodomyr Zelensky et américain Donald Trump, "à Istanbul ou Ankara", proposition déjà acceptée par Kiev.
"Mon plus grand souhait (...) est de réunir (Vladimir) Poutine et (Volodymyr) Zelensky à Istanbul ou à Ankara et d'amener (Donald) Trump à leurs côtés. S'ils l'acceptent je me joindrai à eux, afin de faire d'Istanbul un centre de paix", a-t-il déclaré à l'issue de la deuxième réunion entre les délégations russe et ukrainienne.