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Guerre en Ukraine: Moscou "espère quelques progrès" lors des négociations en Arabie Saoudite

Le président russe Vladimir Poutine assiste à une cérémonie de signature et à une conférence de presse après une réunion avec son homologue biélorusse au Kremlin à Moscou le 13 mars 2025

Le président russe Vladimir Poutine assiste à une cérémonie de signature et à une conférence de presse après une réunion avec son homologue biélorusse au Kremlin à Moscou le 13 mars 2025 - Maxim Shemetov / POOL / AFP

La Russie dit attendre "quelques progrès" sur le dossier ukrainien lors des négociations prévues en Arabie saoudite avec les Américains.

Des discussions avec un état d'esprit "combatif et constructif". La Russie a dit samedi 22 mars attendre "quelques progrès" sur le dossier ukrainien lors des négociations prévues lundi en Arabie saoudite avec les Américains, l'un des deux négociateurs envoyés par Vladimir Poutine affirmant vouloir discuter avec un état d'esprit "combatif".

Lors de ces discussions concomitantes entre Ukrainiens et Américains d'un côté, et Russes et Américains de l'autre, il s'agira de tenter de s'accorder entre ces acteurs sur une trêve des attaques visant les infrastructures énergétiques des deux camps, après trois ans d'offensive russe qui a fait des dizaines de milliers de morts.

L'Ukraine, sous la pression de l'administration de Donald Trump, affirme même être toujours "prête" à un cessez-le-feu complet, option pour le moment difficilement envisageable pour Vladimir Poutine tant que des forces ukrainiennes se trouvent sur le sol russe, dans la région frontalière de Koursk.

"Nous espérons réaliser au moins quelques progrès", a déclaré samedi Grigori Karassine à la chaîne de télévision publique Zvezda.

"Combatif et constructif"

"L'état d'esprit de Sergueï Orestovich (Besseda, l'autre négociateur, NDLR) et de moi-même est combatif et constructif", a-t-il ajouté dans cet entretien, à la veille de leur départ pour l'Arabie saoudite où les deux négociateurs iront "avec l'intention de (se) battre pour résoudre au moins un problème".

Sergueï Besseda est, lui, un cadre des services de sécurité russes, le FSB, mais leur profil tranche avec le CV des envoyés russes lors des premières discussions russo-américaines en Arabie saoudite mi-février, lorsque le très expérimenté chef de la diplomatie Sergueï Lavrov avait mené la délégation arrivant de Moscou.

Vendredi, un responsable ukrainien s'exprimant auprès de l'AFP sous le couvert de l'anonymat avait expliqué que Kiev espérait, lors des discussions de lundi, "au moins" un accord sur une trêve partielle avec la Russie portant sur le secteur énergétique, les infrastructures et la mer Noire.

Mise en place d'un moratoire

Afin de pousser à une trêve élargie - validée par Volodymyr Zelensky, sous pression des Américains -, Kiev a choisi d'envoyer son ministre de la Défense, Roustem Oumerov, selon ce responsable qui a précisé que l'Ukraine était toujours "prête" à un cessez-le-feu "général".

De son côté, Moscou affirme ne s'être entendu à ce stade avec les États-Unis que sur une pause concernant les infrastructures énergétiques, bien en deçà de la suspension générale de 30 jours des hostilités poussée par Donald Trump.

Parmi les sujets à aborder, nul doute que les Russes voudront imposer les "nuances" dont a parlé Vladimir Poutine sur la mise en place d'un moratoire et son contrôle, le chef de l'État russe disant craindre que l'Ukraine n'utilise une telle trêve pour recruter des soldats supplémentaires et recevoir de nouvelles armes occidentales.

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Chez les Ukrainiens, on explique que ces pourparlers en Arabie saoudite devraient ainsi se concentrer sur les aspects "techniques" d'un arrêt provisoire partiel des combats: "quels sites", "comment contrôler ce cessez-le-feu, quelles armes ?".

En attendant, les Européens sont marginalisés dans ces discussions, malgré l'envie affichée notamment par le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chef de l'État français Emmanuel Macron de faire entendre la voix du Vieux Continent. Un sommet doit avoir lieu jeudi à Paris, en présence de Volodymyr Zelensky et des alliés de Kiev, pour montrer leur "engagement (...) derrière les Ukrainiens".

Nouvelles frappes russes

En parallèle des intenses discussions diplomatiques, la Russie continue d'attaquer les villes et villages de son voisin ukrainien, comme tous les jours depuis plus de trois ans, l'armée de Kiev répondant en tentant de frapper le territoire russe pour dérégler la logistique des forces de Moscou.

Une frappe russe de drone vendredi soir a tué les trois membres d'une famille, dont une adolescente de 14 ans, dans la région méridionale de Zaporijjia, selon les autorités régionales.

Un photographe de l'AFP présent sur le site de l'attaque a vu des secouristes fouiller les décombres d'un bâtiment détruit, tandis que de la fumée, mélangée au brouillard, flottait dans l'air.

Douze autres personnes, dont un bébé de neuf mois, ont été blessés dans ces attaques visant cette région, ont indiqué les responsables ukrainiens. De son côté, l'Ukraine a ciblé la Russie avec des attaques de drones pendant la nuit, faisant six blessés, selon les autorités russes.

L.V. avec AFP