Guerre en Ukraine: Macron affirme que "la clé" est "d'avoir des troupes" dans le pays

Emmanuel Macron à Kiev, le 10 mai 2025. - Genya SAVILOV / AFP
En route vers Kiev ce vendredi 9 mai avec ses principaux alliés européens, Emmanuel Macron est revenu auprès du Parisien sur la proposition d'envoyer des troupes européennes en Ukraine pour garantir la sécurité du pays, une fois les hostilités stoppées.
"Il faut comprendre que la crédibilité ne passe pas par la masse. La plus grande armée d’Europe aujourd’hui c’est l’Ukraine, un million de combattants, avec la mobilisation. Aucune autre armée ne pourra avoir une telle masse. La clé, c’est d’avoir des troupes en Ukraine", a-t-il déclaré.
"Ça peut être quelques milliers, mais pas quelques centaines de milliers. Le débat n’est pas la quantité. Le débat, c’est de dire qu’on sera là pour assurer une présence de réassurance, en deuxième rideau, dans les airs ou sur des points stratégiques éloignés de la ligne de front. Surtout, on est là pour signer une solidarité", a abondé le chef de l'État affirmant que la discussion "continue" à ce sujet avec ses homologues européens.
Dans une déclaration conjointe à l'issue de leur rencontre dans la capitale ukrainienne, les dirigeants de la France, de l'Allemagne, de la Pologne, du Royaume-Uni et de l'Ukraine ont "souligné l'importance cruciale du renforcement des forces de défense et de sécurité de l'Ukraine".
"Une force de réassurance (contingent) devrait également constituer un élément clé des garanties de sécurité pour l'Ukraine", est-il réitéré dans le communiqué de l'Élysée.
Un ultimatum posé à la Russie
L'Ukraine et ses principaux alliés européens, de concert avec les États-Unis, ont adressé ce samedi 10 mai un ultimatum à la Russie pour accepter un cessez-le-feu "complet et inconditionnel" de 30 jours à partir de lundi, faute de quoi Moscou s'exposerait à de nouvelles "sanctions massives" occidentales.
"Nous devons y réfléchir. Il s'agit d'un nouveau développement", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à la télévision américaine CNN, selon la presse officielle russe. "Mais essayer de faire pression sur nous est tout à fait inutile", a-t-il ajouté.
Selon le président français, une vingtaine de pays membres d'une "coalition des volontaires" de soutiens à l'Ukraine, qui ont échangé par visioconférence avec les dirigeants réunis à Kiev autour de l'Ukrainien Volodymyr Zelensky, ont "décidé de soutenir un cessez-le-feu" de 30 jours, "avec une surveillance assurée principalement par les États-Unis d'Amérique" et à laquelle "tous les Européens contribueront".
Si la Russie refuse ce cessez-le-feu ou l'accepte mais le viole, "nous sommes agréés que des sanctions massives seraient préparées et coordonnées entre Européens et Américains", a-t-il précisé
Une proposition d'une trêve de 30 jours a déjà été formulée à plusieurs reprises par l'Ukraine ces dernières semaines, mais rejetée par la Russie qui veut d'abord des engagements sur ses demandes, notamment que cessent les livraisons occidentales d'armes à Kiev.