Guerre en Ukraine: la Russie juge "inacceptable" l'idée du déploiement d'un contingent européen dans le pays

Le Kremlin à Moscou le 24 avril 2024 - Alexander NEMENOV / AFP
La Russie a jugé ce vendredi 11 juillet que tout déploiement d'une force européenne en Ukraine était "inacceptable", au lendemain de propos d'Emmanuel Macron évoquant un potentiel déploiement d'une telle force en cas de cessez-le-feu.
"La présence d'un contingent étranger près de nos frontières est inacceptable", a déclaré aux journalistes le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, dénonçant le "militarisme antirusse" des dirigeants européens.
"Jusqu'à 50.000 hommes" mobilisables
La force expéditionnaire conjointe franco-britannique (CJEF) va voir ses effectifs renforcés pour atteindre "jusqu'à 50.000 hommes" mobilisables "dans un engagement majeur" et qui pourraient être mis "à disposition de l'Otan", a annoncé Emmanuel Macron.
"Nous faisons passer cette force conjointe du niveau d'une brigade à celle d'un corps d'armée, c'est-à-dire pouvant aller jusqu'à 50.000 hommes, capables d'être employés dans un engagement majeur", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre britannique Keir Starmer.
Cette force, susceptible d'être "multipliée par cinq" par rapport à son volume actuel, aura un noyau dur, autour de la France et du Royaume-Uni, "capable d'agréger d'autres partenaires européens et d'être mis à la disposition" de l'Otan, a-t-il ajouté.
Cette force, qui s'appellera désormais la Force conjointe franco-britannique, joue déjà un "rôle important dans l'organisation de la Coalition des volontaires", indique l'Élysée.
Celle-ci réunit une trentaine de pays susceptibles de déployer une force de garantie du cessez-le-feu en Ukraine, une fois celui-ci conclu, pour dissuader la Russie de lancer une nouvelle offensive.
Elle pourra servir de "noyau de planification des forces de réassurance qui pourraient être déployées en Ukraine dans le cadre du cessez-le-feu lorsqu'il y en aura un", relève la présidence française.
Accroître "la pression" sur Vladimir Poutine
Le Premier ministre britannique Keir Starmer et Emmanuel Macron ont appelé ce jeudi à accroître "la pression" sur la Russie pour obtenir un cessez-le-feu en Ukraine, et ont assuré que les plans de la coalition des pays volontaires pour garantir ce cessez-le-feu sont "prêts".
"Nous devons réorienter nos efforts vers la préparation de la paix, en forçant Poutine à se rendre à la table des négociations (...). Cette pression coordonnée fera la différence", a déclaré Keir Starmer, tandis qu'Emmanuel Macron appelait à "augmenter la pression" sur la Russie.
"Nous avons un plan qui est prêt à être mis en oeuvre et à être lancé dans les heures suivant (la signature d')un cessez-le-feu", a déclaré Emmanuel Macron. "Les plans sont prêts et nous les inscrivons dans une perspective de long terme", a également affirmé Keir Starmer.
Il a ajouté que la coalition possède "un nouveau quartier général à Paris, qui est déjà opérationnel, et qui finalise les structures de commandement et de contrôle", en coordination avec Kiev.