Ukraine: au moins 39 morts dans des frappes russes record sur plusieurs villes

Des explosions ont été entendues vendredi 29 décembre au matin à Kiev, a annoncé son maire Vitali Klitschko, après que des frappes ont visé plusieurs villes à travers l'ensemble de l'Ukraine, entraînant le déclenchement d'une alerte aérienne nationale. Elles ont fait 39 morts, selon le dernier bilan communiqué par Volodymyr Zelensky ce samedi 30 décembre.
Une "attaque massive"
Une demi-douzaine d'agglomérations ont fait l'objet de frappes russes, dont Kharkiv (nord-est), Lviv (ouest) et Odessa (sud), ont indiqué les autorités, et une alerte aérienne généralisée à l'ensemble du pays a été activée vers 5 heures GMT (6 heures, heure de Paris).
"À l'heure actuelle, 30 personnes ont été tuées et plus de 160 blessées à la suite de l'attaque massive de la Russie sur le territoire ukrainien dans la matinée", a indiqué vendredi soir sur Telegram le ministre de l'Intérieur Igor Klymenko, avant que le bilan ne soit actualisé à 39 morts ce samedi.
L'armée ukrainienne parle d'un "nombre record de missiles". "Aujourd'hui, la Russie a utilisé presque tous les types d'armes de son arsenal", a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, sur le réseau social X (ex-Twitter).
Des bâtiments civils touchés
Selon l'état-major ukrainien, la Russie a tiré près de 160 engins dont des missiles de croisière et des drones explosifs Shahed. La défense antiaérienne est parvenue à abattre 88 missiles et 27 drones.
"Il s'agit de l'attaque de missiles la plus massive d'une manière générale", a déclaré le porte-parole de l'armée de l'air Iouri Ignat, ajoutant que ce décompte excluait les premiers jours de la guerre qui ont vu des frappes "constantes et ininterrompues".
Les frappes ont visé "des installations civiles, des bâtiments civils", a dénoncé Andriy Yermak, le chef de cabinet de Volodymyr Zelensky.
"Nous faisons tout notre possible pour renforcer notre bouclier aérien. Mais le monde doit voir que nous avons besoin de plus d'aide et de moyens pour arrêter cette terreur", a-t-il ajouté sur le réseau social Telegram.
Deux personnes tuées dans la capitale
Dans le quartier de Podil dans le Nord de Kiev, un hangar de 3.000 m2 était en feu. Sur place flottait une forte odeur de plastique brûlé alors que les pompiers portant des masques à oxygène combattaient les flammes. Une dizaine de personnes étaient présumées bloquées à l'intérieur, selon le chef de l'administration militaire de la capitale, Serguiï Popko.
Une station de métro utilisée comme abri anti-aérien a été endommagée, de même que plusieurs immeubles d'habitations et d'autres hangars.
Selon les autorités, deux personnes ont été tuées dans la capitale. Ailleurs, au moins cinq autres l'ont été dans la région de Dnipropetrovsk (centre-Est), deux à Odessa (Sud), une à Lviv (Ouest), une à Zaporijjia (Sud) et une à Kharkiv (Nord-Est).
À Lviv, une ville plus rarement visée, son homologue Andriy Sadovyi a évoqué "deux frappes" dans une attaque menée au total par "dix Shaheds" au niveau de la région. Le responsable a évoqué "un incendie dans une installation cruciale", sans livrer davantage de détails.
Le ministère de la Santé a indiqué qu'une maternité de Dnipro avait été "gravement endommagée" mais les patients et le personnel ont pu s'abriter à temps. Un centre commercial a également été touché et pris feu dans la ville.
À Odessa, un immeuble a été endommagé à la suite d'une frappe survenue dans la nuit mais l'incendie qui en a résulté a été rapidement maîtrisé, a indiqué le maire, Gennady Trukhanov.
Les autorités ont également rapporté des explosions dans la région de Dnipro. Selon l'armée, des "missiles guidés" ont été tirés par des bombardiers russes Tu95MS.
"Horrible réalité"
Ces frappes illustrent "l'horrible réalité" vécue par les Ukrainiens, a réagi sur X la coordinatrice humanitaire de l'ONU pour l'Ukraine, Denise Brown, condamnant "une vague haineuse d'attaques".
Jeudi, des frappes russes avaient fait trois morts et neuf blessés dans deux villages de la région de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, selon les autorités locales.
Ces attaques surviennent après que la Russie a confirmé, mardi, qu'un de ses navires avait été endommagé dans une attaque de Kiev en Crimée annexée. Le président russe Vladimir Poutine a été informé par son ministre de la Défense Sergueï Choïgou de "dégâts" subis par le grand navire de débarquement Novotcherkassk.
L'armée ukrainienne a assuré pour sa part avoir "détruit" à l'aide de missiles de croisière ce navire, qui transportait selon elle des drones Shahed. Par ailleurs, le ministère de la défense russe a indiqué vendredi avoir détruit un drone ukrainien au dessus de la région de Koursk, au nord de la frontière ukrainienne.