Guerre en Ukraine: ce que l'on sait de "l'attaque massive" menée cette nuit par la Russie

Samedi 16 novembre, Volodymyr Zelensky a appelé à une fin de la guerre par la voie "diplomatique". Un appel auquel Moscou aura répondu, quelques heures plus tard, par de nombreuses frappes jusqu'aux premières heures de ce dimanche 17 novembre. Selon le président ukrainien, 120 missiles et 90 drones ont été orientés vers l'Ukraine, à l'avant-veille du 1.000e jour de guerre.
• Au moins huit morts et plusieurs blessés
Zaporijia, Kiev, Odessa... De nombreuses villes ont été ciblées par l'armée russe, laissant un grand nombre de victimes réparties dans le territoire ukrainien. Au moins huit morts et plus d'une vingtaine de blessés sont recensés par les services de secours et les autorités locales.


Deux cheminots ont été tués dans l'exercice de leur fonction, comme l'a annoncé la compagnie Ukrzaliznytsia, sans préciser de localisation.
Autre exemple, à Nikopol où deux personnes sont mortes à la suite des bombardements russes, "un homme de 58 ans et d’une femme de 62 ans", selon Serhi Lyssak, responsable de Dnipropetrovsk.
La Russie a aussi frappé Mykolaïv, ville portuaire du sud de l'Ukraine, aux premières heures de la matinée. Selon le service d'État d'urgence ukrainien, la frappe russe a touché des infrastructures civiles. Deux morts sont à déplorer, ainsi que six blessés, dont deux enfants, selon un communiqué.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andrii Sybiha regrette que "des villes paisibles, des civils endormis" aient été pris pour cible.
• Le système électrique du pays mis à mal, un retour à la normale progressif
"Une attaque combinée massive a visé toutes les régions de l'Ukraine" et ciblé "notre infrastructure énergétique", a regretté le président Volodymyr Zelensky. Le réseau énergétique ukrainien, déjà très fragile, a souffert de ces nouvelles attaques.
Des coupures de courant qualifiées de préventives ont d'abord eu lieu dans les premières heures de la journée. L’opérateur énergétique ukrainien DTEK a par la suite précisé que le courant était en train d'être rétabli "progressivement" dans les régions touchées. En fin d'après-midi, des "restrictions" d'électricité ont toutefois été annoncées sur tout le territoire.
Ces nouvelles attaques mettent à mal un réseau déjà très diminué par deux années de guerre. Selon Kiev, la moitié de la capacité énergétique du pays a été amputée depuis février 2022.
Ces difficultés sont d'autant plus gênantes que les températures sont déjà fraîches en Ukraine. À Kiev, ce dimanche matin, les valeurs avoisinaient les 6°C, tandis qu'Odessa ne devait pas dépasser les 10°C aux heures les plus chaudes.
• La Pologne a fait décoller ses avions de chasse
L'attaque aurait-elle pu conduire à une escalade plus large? Aux environs de 6 heures du matin, le centre de commandement militaire polonais a annoncé faire décoller ses avions de chasse durant "l'attaque massive" russe en Ukraine, alors que les bombardements russes s'approchaient de la frontière commune entre les deux pays.
"En raison d'une attaque massive de la Fédération de Russie qui effectue des frappes à l'aide de missiles de croisière, de missiles balistiques et de drones contre des installations situées, entre autres, dans l'ouest de l'Ukraine, des opérations d'avions polonais et alliés dans notre espace aérien ont commencé", a d'abord indiqué l'autorité militaire.
L'opération s'est arrêtée après 9 heures du matin, "grâce à la fin des frappes russes contre des cibles en Ukraine".
• Volodymyr Zelensky relance un appel à "l'unité" face à Moscou
Le président Ukrainien Volodymyr Zelensky lit dans cette nouvelle attaque d'ampleur une nouvelle méthode "d'intimidation" de Moscou. Face à ces attaques, celui-ci a appelé à "l'unité" de ses alliés contre la Russie.
"Le monde entier voit et sait que nous nous défendons contre le mal absolu, qui ne connaît d'autre langage que la force. Nous avons besoin d'unité, le monde a besoin d'unité. Ce n'est qu'ensemble que nous pourrons arrêter ce mal", a espéré le chef de guerre dans un communiqué.
Ces déclarations s'inscrivent dans un double contexte. D'abord, la récente élection de Donald Trump à la tête des États-Unis, qui pourrait désengager les États-Unis ou réduire le soutien militaire et économique fourni à l'Ukraine. Ensuite, la volonté de résolution "diplomatique" de la guerre émise la veille par Volodymyr Zelensky lui-même.