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Europe

Ukraine: Kiev lance une "opération antiterroriste" à Slaviansk, Washington menace

Un activiste pro-russe, garde un checkpoint dans la ville de Donetsk, en Ukraine, le 12 avril.

Un activiste pro-russe, garde un checkpoint dans la ville de Donetsk, en Ukraine, le 12 avril. - -

La tension n'est pas encore retombée dans l'est de l'Ukraine où une opération "antiterroriste" a été lancée dimanche en réponse à une série d'attaques des pro-russes samedi soir dans plusieurs villes. De son côté, le département d'Etat américain hausse le ton.

Kiev a lancé dimanche matin une opération "antiterroriste" contre les pro-russes après une série d'attaques de groupes armés pro-russes contre des villes de l'est de l'Ukraine. Une offensive dénoncée par le gouvernement pro-européen de Kiev comme une "agression" de la Russie. "Des unités de toutes les structures de force du pays participent. Que Dieu soit avec nous", écrit le ministre de l'Intérieur sur sa page Facebook.

Samedi soir Washington avait lancé un avertissement à Moscou, menaçant la Russie de nouvelles sanctions.

Se déclarant "très inquiet" face aux "risques croissants d'affrontements violents", le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a de son côté appelé tous les protagonistes de la crise en Ukraine à "faire preuve du maximum de retenue" et à dialoguer pour faire baisser la tension.

La Maison Blanche dénonce des déstabilisations

Le secrétaire d'État américain John Kerry a averti par téléphone son homologue russe Sergueï Lavrov que Moscou devra faire face à des "conséquences supplémentaires" si la tension ne retombe pas avec l'Ukraine voisine et si les troupes russes ne se retirent pas de la frontière.

Cet avertissement intervient au lendemain de l'annonce par Washington de sanctions contre six responsables de Crimée - dont le vice-premier ministre qui a facilité l'organisation du référendum en Crimée - et un groupe gazier, soupçonnés de menacer "la paix et la stabilité en Ukraine".

Selon un haut responsable du département d'Etat, John Kerry a exprimé à Sergueï Lavrov "sa profonde inquiétude" devant le fait que les attaques menées en début de journée par des militants armés ont été "orchestrées et synchronisées, de la même manière que les précédentes attaques dans l'est de l'Ukraine et en Crimée".

De son côté, la Maison blanche a dénoncé ces "campagnes organisées d'incitation (à la déstabilisation) et au sabotage". Elle a également annoncé que le vice-président américain Joe Biden se rendrait à Kiev le 22 avril pour non seulement réitérer le soutien de Washington aux autorités de Kiev, mais aussi pour tenter d'améliorer la sécurité énergétique de ce pays

Des combats dans plusieurs villes

Alors que des combats se déroulaient dans plusieurs villes, le président par intérim au pouvoir depuis le renversement d'un régime pro-russe fin février, Olexandre Tourtchinov, a réuni dans la soirée à Kiev un conseil de sécurité, selon le ministre de l'Intérieur, Arsen Avakov. La réunion s'est achevée sans annonce peu après minuit (21 heures GMT). "Les participants ont étudié les questions et les mesures en rapport avec la normalisation de la situation dans l'est de l'Ukraine", a simplement indiqué un communiqué.

Des militants nationalistes s'étaient rassemblés à proximité pour exiger une réponse forte des autorités. Dmitro Iaroch, chef du parti nationaliste Pravy Sektor (secteur droit), qualifié de "fasciste" par les pro-russes, a de son côté appelé ses partisans à se "préparer à l'action".

Ce regain de tensions intervient à un moment où des pourparlers Russie/Ukraine/Etats-Unis/Union européenne sont annoncés pour jeudi prochain à Genève et où le président russe Vladimir Poutine a averti que la crise pourrait mettre en danger les approvisionnements en gaz de l'Europe.

La Russie, qui a mis en garde Kiev contre toute répression sanglante des troubles, qu'Américains et Ukrainiens l'accusent d'ailleurs d'orchestrer, a massé jusqu'à 40.000 hommes à la frontière, selon l'Otan, faisant craindre qu'elle ne saisisse le prétexte de ces événements pour intervenir. D'autant que le président Vladimir Poutine s'est engagé à protéger "à tout prix" les populations russes de l'ex-URSS.

D. N. avec AFP