Des manifestations, grèves et blocages dans plusieurs villes d'Italie pour "dénoncer le génocide à Gaza"

Des manifestants défilent derrière une banderole sur laquelle on peut lire 'Contre le génocide, bloquons tout' à Rome, le 22 septembre. - ANDREAS SOLARO / AFP
Des manifestations, mouvements de grèves et blocages sont en cours ce lundi 22 septembre dans plusieurs villes italiennes, où des syndicats ont appelé à la mobilisation pour "dénoncer le génocide à Gaza", réclamant des sanctions économiques et diplomatiques à l'encontre d'Israël.
Cette mobilisation intervient le jour où la France et plusieurs autres pays doivent reconnaître l'Etat de Palestine à l'ONU, dans le sillage du Royaume-Uni, de l'Australie et du Canada dimanche. Mais l'Italie, très prudente sur le dossier, ne veut pas se joindre à cette décision pour le moment.
À Rome, des centaines de lycéens se sont rassemblés devant la gare Termini, en brandissant des drapeaux palestiniens, aux cris de "Palestine Libre!". Michelangelo, 17 ans, explique être là pour soutenir "une population qui est en train d'être exterminée". Francesca Tecchia 18 ans, manifeste "pour la première fois", mais "ce qui se passe (à Gaza) est trop important", explique-t-elle.
"L'Italie parle mais ne fait rien"
"Il faut que toute l'Italie s'arrête aujourd'hui", souhaite pour sa part Federica Casino, une employée de 52 ans présente parmi les jeunes manifestants, en évoquant "les enfants morts et les hôpitaux détruits" à Gaza. "L'Italie parle mais ne fait rien", grince-t-elle.
Des manifestations sont également en cours à Milan, Turin (nord), Florence (centre) Naples, Bari, Palerme (sud). A Gênes et Livourne (centre nord), des quais des ports étaient bloqués par des dockers, selon les agences italiennes. À Rome, de nombreux bus ne circulent pas et le service du métro est perturbé, a constaté l'AFP.
Le gouvernement ultraconservateur de Giorgia Meloni, proche idéologiquement du président américain Donald Trump, adopte un positionnement très prudent sur la guerre à Gaza, même si la Première ministre a dit à plusieurs reprises sa "préoccupation" face à l'offensive israélienne.
Rome réticente à la reconnaissance de l'Etat
Rome ne veut pas reconnaître "pour le moment" l'Etat de Palestine et se montre réticente aux sanctions commerciales proposées par l'Union européenne. Selon un récent sondage de l'institut Only Numbers, 63,8% des Italiens jugent "gravissime" la situation humanitaire à Gaza, et 40,6% souhaitent la reconnaissance d'un Etat palestinien.
L'armée israélienne a intensifié depuis quelques jours ses opérations à Gaza, déjà ravagée par presque deux ans de guerre, avec l'objectif d'"anéantir" le mouvement islamiste palestinien Hamas, responsable de l'attaque du 7 octobre 2023 en Israël.
Cette attaque sans précédent a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon des données officielles. Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, les représailles israéliennes ont coûté la vie à 65.062 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza.