Berlusconi : "Mussolini a fait beaucoup de bonnes choses"

Les propos de Berlusconi ont déclenché un tollé, dans la classe politique italienne. - -
Benito Mussolini, qui a dirigé l'Italie de 1922 à 1943, a fait beaucoup de bonnes choses, à l'exception notable des "lois raciales" antisémites, a déclaré, ce dimanche, Silvio Berlusconi, candidat aux élections de février.
Ces propos du Cavaliere ont déclenché une vague de protestations à travers la péninsule, tant au sein de la communauté juive que dans le monde politique.
"L'Italie n'a pas les mêmes responsabilités que l'Allemagne"
"Les lois raciales représentent la pire faute d'un leader, Mussolini, qui en revanche a fait de bonnes choses dans tant d'autres domaines", a affirmé l'ex-chef de gouvernement, qui s'exprimait à Milan en marge d'une cérémonie à l'occasion de la journée de la mémoire de l'holocauste.
En outre, l'Italie "n'a pas les mêmes responsabilités que l'Allemagne", a relativisé le Cavaliere, alors que la chancelière Angela Merkel avait estimé samedi que l'Allemagne avait "une responsabilité permanente pour les crimes du national-socialisme".
Le régime de Benito Mussolini, au pouvoir de 1922 à 1943, a adopté à partir de 1938 une série de mesures connues sous le nom de "lois raciales", qui notamment excluaient les juifs de l'armée et de l'enseignement et limitaient leur droit de propriété. Lors de la Seconde Guerre mondiale, plus de 7.000 hommes, femmes et enfants juifs italiens furent exterminés dans les camps de la mort.
"Déclarations superficielles et inopportunes"
"Les déclarations de Silvio Berlusconi sont non seulement superficielles et inopportunes, mais aussi (...) privées de sens moral et de fondement historique", a dénoncé le président de l'Union des communautés juives italiennes, Renzo Gattegna.
"De telles déclarations doivent être rejetées et démontrent à quel point l'Italie a encore du mal a accepter sérieusement sa propre histoire et ses propres responsabilités", a-t-il conclu.
"Dégoûtant"
Plusieurs responsables politiques de gauche ont également exprimé leur indignation.
"Les paroles de Berlusconi sont une honte et une insulte à l'histoire et à la mémoire. Qu'il s'excuse aujourd'hui même auprès des Italiens", a réagi dans un tweet le président du groupe du Parti démocratique (PD, gauche) à la Chambre des députés.
Le Cavaliere n'est "ni plus ni moins que la caricature" de Mussolini, a commenté Antonio Di Pietro, leader de l'Italie des Valeurs (IDV).
"Il est tout simplement dégoûtant que justement le jour de la Mémoire Berlusconi se mette à réhabiliter l'action du dictateur qui a entraîné l'Italie dans la Seconde Guerre mondiale", a dénoncé, pour sa part, Debora Serracchiani, députée européenne du Parti démocrate (gauche), dans un communiqué.
Le Cavaliere et son parti le Peuple de la Liberté (PDL) sont en pleine campagne pour reconquérir le pouvoir aux élections législatives des 24 et 25 février, pour lesquelles le Parti démocratique est donné favori.