Il touche une pension d’invalidité mais grimpe le Kilimandjaro et gagne deux triathlons

Le prévenu a touché plus de 6000 livres en pension d'invalidité. (Photo d'illustration) - Shaun Curry - AFP
L’histoire pourrait concerner deux homonymes tellement la situation est ubuesque. Et pourtant, c’est bien le même Mark Lloyd, 33 ans, qui a à la fois touché plus de 6.500 livres sterling (plus de 7.300 euros) en pension d’invalidité et... grimpé le Kilmandjaro, gagné deux triathlons et participé à de nombreuses compétitions sportives. Le tout au moment. L’homme a été reconnu coupable de fraude ce mercredi, devant le tribunal de Merthyr Tydfil au pays de Galles, rapporte le Telegraph.
Entre octobre 2014 et février 2016, cet ancien parachutiste de l'armée a touché exactement 6.551,80 livres en pension d’invalidité. En 2011, il avait été relevé de ses fonctions à cause d'une blessure au dos pendant une mission en Afghanistan.
Trois ans plus tard, il avait demandé à toucher une pension pour couvrir ses frais médicaux, souffrant selon lui d’une hernie discale lui causant une "douleur atroce" et l’empêchant de marcher plus de 50 mètres. Un an plus tard, il avait même déclaré que sa condition s’était détériorée et que sa capacité de mouvements s’en trouvait encore réduite (et demandé encore plus d'argent).
"Il ne pouvait marcher qu'entre 20 et 50 mètres"
Pourtant, au même moment, le jeune homme participait à de dures compétitions sportives et s’imposait d’importants challenges physiques.
"On pourrait penser que ce sont deux personnes différentes, entre ce qu’il raconte de sa condition et comment cela affectait son quotidien, et le genre d’activités qu’il menait", a résumé le procureur Chris Evans.
"Dans son formulaire, il a indiqué qu’il avait besoin d’une canne et que, les mauvais jours, il ne pouvait se plier et toucher ses genoux", a-t-il complété. "Il a déclaré qu’il ne pouvait marcher qu'entre 20 et 50 mètres, sur un sol égal seulement, qu’il souffrait quand il marchait sur de longues distances et devait s’asseoir toutes les vingt minutes." Pas très pratique pour grimper le Kilimandjaro, haut de 5.885 mètres.
Pour le prévenu et sa défense, il ne "voulait pas être traité différemment" et "concourir au même niveau que tout le monde". "Après avoir concouru, j’étais cloué au lit pendant plusieurs jours, mais je voulais me pousser à bout", s’est défendu Mark Lloyd.
Un "non-sens" pour le juge, qui a estimé qu’il avait "menti sciemment sur la gravité de son état" pour "récupérer jusqu’au dernier centime". La peine reste encore à déterminer.