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Hongrie: Viktor Orban promet d'éliminer rivaux politiques, juges, médias et ONG en cas de victoire aux législatives

Le Premier ministre nationaliste de la Hongrie, Viktor Orban, le 22 octobre 2024 à Komarno, en Slovaquie

Le Premier ministre nationaliste de la Hongrie, Viktor Orban, le 22 octobre 2024 à Komarno, en Slovaquie - JOE KLAMAR / AFP

Le Premier ministre nationaliste hongrois a qualifié ses opposants de "punaises" abreuvées de "dollars corrompus".

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, à l'offensive avant les législatives du printemps 2026, a juré, samedi 15 mars, d'éliminer rivaux politiques, juges, médias et ONG, des "punaises" abreuvées, selon lui, de fonds étrangers "corrompus".

"Après notre grand rassemblement, viendra le grand nettoyage de Pâques car les punaises ont survécu à l'hiver", a-t-il lancé devant plusieurs milliers de partisans réunis devant le musée national à Budapest à l'occasion de la fête nationale.

Le dirigeant a dit vouloir "démanteler la machine financière qui, grâce à des dollars corrompus, a acheté des politiciens, des juges, des journalistes, de fausses organisations civiles".

"Nous liquiderons cette armée de l'ombre", "des protégés de Bruxelles oeuvrant contre leur patrie", a-t-il ajouté, alors que l'accès à l'événement avait été interdit à la plupart des médias.

Modifier la Constitution

Dans la foulée du gel de l'aide humanitaire américaine, Viktor Orban avait annoncé le mois dernier son intention de "rayer de la carte les réseaux internationaux" actifs dans le pays d'Europe centrale.

Le gouvernement compte notamment modifier la Constitution pour pouvoir temporairement déchoir de leur nationalité les binationaux qui menaceraient la sécurité nationale. Avec pour possible cible le milliardaire philanthrope George Soros, 94 ans, né à Budapest et naturalisé américain, bête noire du pouvoir.

A la tête de la Hongrie depuis 2010, le Premier ministre nationaliste a progressivement mis au pas les contre-pouvoirs, revendiquant l'exercice d'une "démocratie illibérale".

Et depuis le "tournant" qu'a marqué la victoire de son allié Donald Trump aux États-Unis, il a durci sa rhétorique, convaincu que "l'avenir appartient désormais aux patriotes et aux nations indépendantes", non à "l'empire" bruxellois.

Quant aux autres, c'est "l'enfer" qui les attend, a-t-il déclaré dans un avertissement à son grand rival, Peter Magyar, qui a organisé lui aussi un rassemblement samedi dans la capitale.

Peter Magyar, opposant à Viktor Orban

Cet ex-haut fonctionnaire devenu l'an dernier un critique virulent de la corruption minant la Hongrie fait la course en tête dans plusieurs sondages, posant un défi sans précédent à Viktor Orban.

"Ça suffit! Assez du pillage, de l'arrogance, du mensonge. Ça suffit!", a clamé sur scène le quadragénaire conservateur, la foule scandant "en prison, en prison" à l'intention du Premier ministre et de ses proches enrichis sous son mandat.

"Ensemble, main dans la main, nous nous débarrasserons des tyrans, de ceux qui orchestrent la haine", a exhorté Peter Magyar sur scène.

Parmi les dizaines de milliers de manifestants présents, Balazs, étudiant de 20 ans qui a préféré taire son nom de famille, place tous ses espoirs dans Peter Magyar.

"J'espère qu'il va obliger Orban à rendre des comptes et qu'il va apporter le changement", a-t-il dit à l'AFP. "Que la Hongrie se place enfin du bon côté de l'histoire!"

P.L. avec AFP