Guerre en Ukraine: qu'est-ce qu'un "fixeur", métier indispensable aux journalistes envoyés à l'étranger?

Ce lundi, Reporters sans frontières a publié un témoignage d'un "fixeur" travaillant pour Radio France en Ukraine, qui raconte son enlèvement et les tortures infligées par l'armée russe. Au-delà des atrocités dévoilées par ce récit, l'affaire met en lumière un métier indispensable dans le milieu du journalisme, et en particulier dans les reportages à l'étranger.
Les fixeurs sont des personnes, la plupart du temps originaires du pays où se rendent les journalistes, qui vont pouvoir aider les reporters dans plusieurs tâches essentielles. Ils peuvent ainsi assurer la traduction lors des interviews, mettre en relation l'équipe de tournage avec des individus à interroger ou encore guider sur les directions à prendre.
"Ce sont nos yeux, ce sont nos oreilles, parfois notre bouche pour parler", résume Patrick Sauce, éditorialiste politique internationale à BFMTV, qui raconte comment il a pu avoir recours à ces professionnels en Ukraine ou encore en Libye.
Des professionnels de l'ombre
Malgré leur caractère indispensable pour le bon déroulé d'une mission journalistique à l'étranger, les fixeurs sont parfois invisibles aux yeux du grand public. De nombreuses personnes ont par exemple regretté que la mort d'Oleksandra Kuvshynova, 24 ans, ne soit pas annoncée par Fox News comme cela avait été le cas pour le journaliste franco-irlandais Pierre Zakrzewski, alors qu'ils travaillaient ensemble pour la chaîne américaine depuis le début du conflit en Ukraine.
Pour améliorer la situation, Reporters sans frontières avait annoncé en 2017 sa volonté de recenser "ces acteurs de l'information, sans lesquels rien ne serait possible dans les zones de guerre". D'autant que ces professionnels n'ont pas de statut, ni d'assurance pour les protéger.
En ce qui concerne le cas du fixeur de Radio France, Reporters sans frontières a pris la décision de transmettre le témoignage au procureur de la Cour pénale internationale. Cela fait suite à deux plaintes déposées par l'ONG les 4 et 16 mars derniers.