Guerre en Ukraine: 80% des Français favorables à l'accueil d'une partie des réfugiés

Ils sont 89% à y être également favorables en Italie, 90% en Allemagne et même 92% en Pologne, selon un sondage Ifop.

Une large majorité. Selon une étude Ifop pour le forum de réflexion Yalta European Strategy et pour la Fondation Jean Jaurès dévoilée par BFMTV ce jeudi, 80% des Français se disent favorables à ce que les réfugiés ukrainiens soient répartis dans les différents pays d'Europe et à ce que la France en accueille une partie.

Cette position est largement partagée, quel que soit le bord politique des sondés: 94% des électeurs potentiels de Valérie Pécresse sont favorables à cet accueil, 92% pour ceux de Yannick Jadot, 89% pour ceux d'Emmanuel Macron, 78% pour ceux de Jean-Luc Mélenchon, 73% pour ceux de Marine Le Pen et 72% pour ceux d'Eric Zemmour.

La situation est nettement différente de celle constatée en 2015, lors d'une enquête menée par l'Ifop pour Le Figaro sur l'accueil des migrants de Méditerranée: seules 46% des personnes sondées se disaient alors favorables à ce que la France accueille une partie de ces réfugiés.

Les Français moins accueillants que les Allemands, les Italiens ou les Polonais

Si le conflit qui sévit depuis quatorze jours et la situation du peuple ukrainien créent l'émoi partout en Europe, les Français restent toutefois moins accueillants que les Allemands, les Italiens ou les Polonais. 90% des Allemands interrogés par cette même enquête de l'Ifop sont favorables à l'accueil des réfugiés ukrainiens.

Ils sont 89% à y être également favorables en Italie et même 92% en Pologne, pays voisin de l'Ukraine et qui voit arriver depuis plusieurs jours des centaines de milliers d'Ukrainiens à sa frontière.

65% des Français favorables à l'envoi d'armes à l'Ukraine

Sur un volet plus tactique cette fois, ils sont également une majorité (67%) - les quatre pays confondus - à approuver la fourniture de matériel militaire par les Européens à l'Ukraine pour faire face à l'invasion russe. Dans le détail, 65% des Français soutiennent cette position, 35% l'approuvant même "tout à fait". À l'inverse, ils sont 20% en France à désapprouver cette fourniture d'armes de guerre et 15% à ne pas se prononcer sur cette question.

L'opinion publique française est très proche de l'opinion publique allemande sur cette question militaire. 66% des Allemands soutiennent en effet cette démarche entreprise par plusieurs pays européens. En Pologne, ils sont même 91% à la soutenir, preuve de l'inquiétude que suscitent là-bas les récentes manoeuvres militaires de Moscou. Ils sont néanmoins "seulement" 57% en Italie à approuver cette fourniture de matériel militaire à l'Ukraine et 35% à s'y opposer.

L'image de la Russie entachée

Au-delà des actions, la perception compte aussi. Il a été demandé aux personnes interrogées par l'Ifop de donneur leur opinion sur les deux parties du conflit. 82% des Français ont une bonne opinion de l'Ukraine. C'est bien plus qu'en décembre 2018, lors d'un sondage Ifop pour le Colloque sur la situation en Ukraine, où ils étaient 60%.

A contrario, l'image de la Russie s'en retrouve entachée: seuls 21% des Français ont une bonne opinion du pays de Vladimir Poutine. 41% ont même une très mauvaise opinion de la Russie. Ailleurs en Europe, ils sont 19% d'Allemands, 13% d'Italiens et seulement 6% de Polonais à garder une bonne image de la Russie.

Étude réalisée par l'Ifop pour Yalta European Strategy et la Fondation Jean Jaurès. L'enquête a été menée auprès des échantillons suivants, chacun représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus: 1002 personnes en France, 1011 personnes en Allemagne, 1001 personnes en Italie et 994 personnes en Pologne.

La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d'agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 3 au 7 mars 2022. La marge d’erreur varie en fonction de la taille de l’échantillon et du pourcentage observé

Hugues Garnier Journaliste BFMTV