Tsipras veut "renégocier" la dette et se dit prêt à "verser son sang"

De gauche à droite, le nouveau Premier ministre Alexis Tsipras et le ministre de l'Intérieur Nikos Vroustis, attendent la tenue du premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement, le 28 janvier 2015. - Louisa Gouliamaki - AFP
Alexis Tsipras est déterminé. Le nouveau Premier ministre grec se dit prêt à "verser son sang" pour "rétablir la dignité des Grecs". Il a affirmé mercredi sa volonté de "renégocier" un accord "viable et juste" avec ses partenaires européens. "Parmi nos priorités figure une nouvelle renégociation avec nos partenaires pour trouver une solution juste, viable et mutuellement utile", a déclaré Alexis Tsipras, en introduction à son premier conseil des ministres, mercredi à Athènes.
Cette renégociation porte sur le plan d'aide au pays ainsi que sur la dette grecque. Syriza, le parti de gauche radicale dont est issu Alexis Tsipras, prône "la réduction de la dette et la fin de la politique d'austérité pour relancer l'économie".
"Trouver une solution à la crise humanitaire"
Alexis Tsipras a affirmé que son gouvernement de "salut national" ne souhaitait pas "une rupture désastreuse réciproque" avec les partenaires du pays mais qu'il n'allait pas non plus "continuer la politique de soumission". Il a estimé que les discussions vendredi avec le patron de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem, qui se rendra à Athènes, seront "très cruciales et productives".
Une des priorités du gouvernement sera de trouver une solution "à la crise humanitaire" et d'aider les plus démunis, a ajouté Alexis Tsipras. "Nous sommes un gouvernement de salut national, notre objectif est de rétablir la sécurité et la dignité", a-t-il dit.
Bruxelles a déjà averti que la Grèce devrait respecter ses engagements, qui découlent du programme d'aide au pays par l'UE, déjà prolongé de deux mois sous le précédent gouvernement, jusqu'à la fin février. La porte-parole de la chancelière allemande, Angela Merkel, a indiqué lundi que le maintien du pays dans la zone euro signifiait "le respect de ses engagements".
Hollande prend l'initiative et invite Tsipras en février
François Hollande a invité le nouveau Premier ministre grec, Alexis Tsipras, à se rendre à Paris avant le prochain Conseil européen, prévu le 12 février, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll. "Une invitation a été faite par le président de la République et l'objectif est de trouver une date avant le prochain Conseil européen", a-t-il déclaré devant la presse lors de son compte-rendu du Conseil des ministres.
Cette rencontre, a-t-il précisé, viserait à "discuter de manière globale" de "l'ensemble des questions" évoquées par la partie grecque comme la "croissance" et la "dette", qui "de toute façon aurait été discutée".
La privatisation du port du Pirée bientôt stoppée?
La période de crise vécue par la Grèce a contraint ce pays à privatiser, sous pression des créanciers, d'importantes infrastructures. Mais le nouveau gouvernement fait savoir mercredi qu'il veut "arrêter" le processus de privatisation du port du Pirée. "Nous allons arrêter la privatisation du port du Pirée et de celui de Thessalonique (nord)", conformément au programme de Syriza qui vient de remporter les élections, a indiqué Théodoros Dritsas à l'issue du premier conseil des ministres dirigé par Alexis Tsipras.