Espagne: l'auteur présumé de lettres piégées à l'ambassade d'Ukraine et Pedro Sanchez en liberté

Des policiers espagnols bloquent la rue après l'explosion d'une lettre piégée à l'ambassade d'Ukraine à Madrid, le 30 novembre 2022. - OSCAR DEL POZO / AFP
L'homme de 74 ans, soupçonné d'avoir envoyé des lettres piégées à l'ambassade d'Ukraine et au Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, avait été placé en détention provisoire fin janvier, en raison d'un "risque de fuite" en "territoire russe". Le haut tribunal de l'Audience nationale considère désormais que ce risque n'existe plus, a indiqué cette juridiction espagnole chargée des affaires de terrorisme dans un communiqué.
Sa liberté conditionnelle s'accompagne d'un retrait de passeport, d'une interdiction de quitter le territoire et de l'obligation de comparaître chaque semaine dans une instance proche de son domicile à Miranda de Ebro, dans le nord de l'Espagne.
Le tribunal a accordé cette liberté conditionnelle et surveillée car il estime qu'il n'y a pas de risque de destruction de preuves, que son casier judiciaire est vierge, qu'il n'y a aucun indice de récidive et que, étant donné son âge, 74 ans, "d'autres mesures moins strictes que la détention provisoire peuvent être adoptées", ajoute le communiqué.
Accusé de "terrorisme"
Accusé de "terrorisme" par la justice, cet homme est suspecté d'avoir envoyé fin 2022 six lettres contenant des explosifs au Premier ministre Pedro Sanchez, à sa ministre de la Défense, aux ambassades d'Ukraine et des États-unis, à une entreprise d'armes qui fabrique de lance-grenades donnés par Madrid à Kiev, et à une base militaire espagnole.
Lors de l'ouverture de l'une de ces lettres, le chargé de sécurité de l'ambassade d'Ukraine à Madrid a été légèrement blessé par la déflagration. L'ambassadeur d'Ukraine en Espagne, Serhii Pohoreltsev, a implicitement accusé la Russie d'être à l'origine de ce courrier piégé qui lui était adressé.
Les actes attribués à cet homme, qui risque jusqu'à vingt ans de prison, montrent que sa volonté était de "nuire gravement à la paix publique" et de contraindre les autorités espagnoles "à cesser" leur "soutien manifesté en faveur de l'Ukraine face à l'agression russe", a estimé un juge l'Audience nationale après son placement en détention provisoire fin janvier.