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Espagne

"Comme si ma fille n'existait pas": une petite Espagnole née sur l'autoroute finalement reconnue, après 3 ans sans existence légale

Un nourrisson dans son berceau le 5 juin 2001 au service maternité de l'hôpital franco-britannique de Levallois-Perret. (Photo d'illustration)

Un nourrisson dans son berceau le 5 juin 2001 au service maternité de l'hôpital franco-britannique de Levallois-Perret. (Photo d'illustration) - DIDIER PALLAGES / AFP

Une Espagnole a accouché de son bébé il y a trois ans alors qu'elle était en chemin pour l'hôpital. Sa fille est née sur l'autoroute, ce qui a été le point de départ d'un parcours du combattant avec l'administration.

Ce vendredi 4 avril marque la fin d'un combat administratif long de trois ans pour Cecilia. Cette Espagnole va enfin pouvoir inscrire sa fille à l'état civil et obtenir son acte de naissance, raconte la chaîne de télévision d'informations catalane 3/24.

Pour Cecila, le cauchemar bureaucratique a débuté alors qu'elle était enceinte de huit mois et qu'elle a commencé à ressentir des contractions. Déjà mère de trois enfants, Cecilia a contacté les services d'urgence pour être transportée à l'hôpital.

Mais sa fille n'a pas fait preuve de patience et a vu le jour avant que sa maman n'arrive à la maternité. Le bébé est né entre les communes de Malgrat et Tordera sur la C-32, une autoroute longeant le littoral catalan.

Une venue au monde hors des murs à l'origine de tous les tracas de Cecilia. Car le rapport sur la naissance de sa fille ne comprenait aucune indication spéficique sur le lieu de l'événement, si ce n'est l'autoroute. Insuffisant pour l'inscrire à l'état civil.

"Je me suis dans un premier temps tournée vers l'hôpital de Calella, (...) puis je me suis rendue à l'état civil, mais il n'y avait aucune solution", a expliqué Cecilia à 3/24.

"Elle n'a pas pu aller à la maternelle"

Pendant plusieurs années, l'enfant de Cecilia n'a donc pas eu la moindre existence légale. "C'est comme si ma fille n'existait pas", a-t-elle résumé. "Elle n'a pas pu aller à la maternelle, je n'ai pas pu obtenir d'aide pour elle."

Durant tout ce temps, Cecilia a vécu l'inquiétude chevillée au corps, notamment quand son enfant a contracté une infection à cytomégalovirus, qui appartient à la famille du virus de la varicelle ou de la mononucléose. Heureusement, les médecins, au courant du "no man's land" administratif dans lequel la petite fille se trouvait, l'ont prise en charge.

Cecilia est venue à bout du problème grâce aux services sociaux qui l'ont "aidée à effectuer les démarches nécessaires qu'(elle) ne pouvai(t) pas accomplir jusqu'à très récemment": "Il y a enfin une lueur d’espoir au bout du chemin, je vais pouvoir l'inscrire à l'école."

Vincent Gautier