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Espagne

Après la démonstration de force des séparatistes, Mariano Rajoy attendu en Catalogne

Une manifestation à Barcelone réclamant la libération d'une dizaine de dirigeants séparatistes le 11 novembre 2017

Une manifestation à Barcelone réclamant la libération d'une dizaine de dirigeants séparatistes le 11 novembre 2017 - Pau Barrena-AFP

Mariano Rajoy est ce dimanche à Barcelone. C'est la première fois que le Premier ministre espagnol se rend en Catalogne depuis la mise sous tutelle de la région et la destitution de son gouvernement.

Le chef du gouvernement espagnol est ce dimanche à Barcelone pour la première fois depuis que la Catalogne a été mise sous tutelle par Madrid et au lendemain d'une massive manifestation séparatiste. Le conservateur Mariano Rajoy, bête noire des indépendantistes doit se rendre dans un hôtel de la gare de Barcelone un peu plus de deux semaines après la suspension de l'autonomie régionale juste après le vote d'une déclaration d'indépendance par son parlement.

Il s'y rend pour la présentation officielle du candidat de son parti pour les élections régionales du 21 décembre. Mariano Rajoy a convoqué ces élections après avoir destitué le gouvernement séparatiste de Carles Puigdemont et dissous le parlement, pour "rétablir l'ordre constitutionnel", suite au défi sans précédent posé par les indépendantistes de cette région où vivent 16% des Espagnols. 

Une manifestation de 750.000 séparatistes

Il espère gagner des voix dans le camp des électeurs jusque-là moins mobilisés qui veulent rester espagnols. Son parti n'avait obtenu que 8,5% des voix lors des dernières régionales en Catalogne, largement concurrencé par la jeune formation libérale Ciudadanos, deuxième force politique de la région, anti-indépendantiste et qui lui reproche sa corruption.

La réunion intervient au lendemain d'une manifestation à Barcelone réclamant la libération d'une dizaine de dirigeants séparatistes, le noyau dur du mouvement incarcéré dans des enquêtes pour "rébellion" et "sédition". Les puissantes associations indépendantistes qui l'organisaient ont montré qu'elles avaient encore la capacité de mobiliser: 750.000 personnes y ont participé.

La justice a placé en détention provisoire une grande partie de l'exécutif indépendantiste destitué, huit "ministres-conseillers" et lancé un mandat d'arrêt contre Carles Puigdemont et quatre autres ministres, partis en Belgique. 

2400 entreprises ont déplacé leur siège social

La région est profondément divisée et les sondages prédisent un score très serré entre les partisans de l'indépendance, qui avaient obtenu 47,8% des voix en 2015, et ceux de l'Espagne. La maire de gauche de Barcelone, Ada Colau, a dénoncé les arrestations de séparatistes mais elle s'est aussi livrée samedi à une charge virulente contre le "gouvernement irresponsable" de Carles Puigdemont ayant conduit la Catalogne "au désastre".

Près de 2400 entreprises ont déplacé leur siège social hors de la région, gagnées par l'incertitude sur son avenir. Et dans une Catalogne où se succèdent manifestations, défilés et grèves, le tourisme dont dépendent bien des emplois a baissé d'au moins 15% depuis le référendum du 1er octobre.

C.H.A. avec AFP