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En Hongrie, le parti au pouvoir de Viktor Orban veut interdire la Marche des fiertés

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Cet amendement à la loi sur la liberté de réunion s'appuie sur une législation de 2021 selon laquelle il est interdit de promouvoir auprès des mineurs "l'homosexualité et le changement de sexe". Les organisateurs ont décidé de maintenir la parade prévue le 28 juin à Budapest.

Le parti au pouvoir en Hongrie a présenté ce lundi 17 mars au Parlement un texte pour bannir la Marche des fiertés, nouveau durcissement de l'arsenal législatif à l'encontre des personnes LGBT+ sous l'égide du Premier ministre nationaliste Viktor Orban.

Cet amendement à la loi sur la liberté de réunion "interdit la tenue d'un rassemblement violant une législation" de 2021, selon laquelle il n'est pas possible de promouvoir auprès des mineurs "l'homosexualité et le changement de sexe".

Il vise à garantir que seuls les événements "respectant le droit des enfants à un développement physique, mental et moral correct peuvent avoir lieu", selon ce document du Fidesz consulté par l'AFP.

"Vers un régime de style russe"

Les organisateurs et participants s'exposent à une amende pouvant aller jusqu'à 500 euros, somme "qui sera reversée aux fins de protection de l'enfance". Avec la possibilité pour la police d'identifier les contrevenants via des outils de reconnaissance faciale.

"Qu'est-ce que cela si ce n'est un pas de plus vers un régime de style russe, vers une dictature?", a réagi sur Facebook Laszlo Sebian-Petrovszki, député du parti d'opposition Coalition démocratique (DK).

La date du vote n'est pas encore connue mais la loi pourrait être adoptée d'ici mi-avril, en même temps qu'une série de révisions constitutionnelles annoncées la semaine dernière.

Elles affirment "la primauté du droit des enfants sur tout autre droit, à l'exception du droit à la vie" et stipulent qu'une personne est "soit un homme, soit une femme", en écho à un décret signé par le président américain Donald Trump.

Les organisateurs maintiennent l'événement

Dans son discours sur l'état de la nation en février, Viktor Orban avait "conseillé aux organisateurs de la Marche des fiertés de ne pas prendre la peine de préparer le défilé de cette année: c'est une perte d'argent et de temps".

Dans la foulée, le gouvernement avait prévenu que de tels défilés ne seraient "plus tolérés sous leur forme publique" actuelle.

Refusant de se laisser "intimider", les organisateurs ont maintenu la parade prévue le 28 juin à Budapest. Elle attire en général des milliers de personnes, une foule que le maire écologiste Gergely Karacsony espère cette année "plus grande encore".

Depuis son retour au pouvoir en 2010, Viktor Orban est accusé par la grande majorité de ses alliés européens d'avoir progressivement porté atteinte à l'État de droit. Lui-même revendique l'exercice d'une "démocratie illibérale" et durcit sa rhétorique à l'approche des élections législatives du printemps 2026.

S.R. avec AFP