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Cameron: "Nous ne devons pas tourner le dos à l'Europe"

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David Cameron a expliqué lundi devant la Chambre des communes, l'équivalent britannique de notre Assemblée nationale, qu'il laisserait à son successeur le soin de déclarer la sortie du Royaume-Uni de l'euro.

Son discours était très attendu. Silencieux depuis qu'il a annoncé sa démission après la victoire du "out" au référendum sur le Brexit, David Cameron a pris la parole lundi après-midi devant la chambre des députés.

"Nous devons être fiers", a dit le Premier ministre britannique, estimant que le référendum était "l'un des plus grands exercices démocratiques" de l'histoire du pays.

"La Grande-Bretagne quitte l'Union européenne mais nous ne devons pas tourner le dos à l'Europe ou au reste du monde", a déclaré David Cameron. "Nous devons déterminer le genre de relation que nous voulons désormais avoir avec l'UE", a ajouté le dirigeant conservateur, précisant que ce sera à son successeur de le faire. Son nom sera connu d'ici au 2 septembre.

Plaisanterie sur le chaos au Labour

David Cameron a confirmé qu'une équipe travaillerait d'ici là sur le Brexit et qu'un département spécial avait été créé au sein du gouvernement.

Le Premier ministre britannique a également condamné lors de son allocution les incidents xénophobes qui ont eu lieu depuis la victoire du Brexit au référendum de jeudi.

"Nous ne devons pas oublier que ces personnes ont apporté une formidable contribution à notre pays", a-t-il dit. "Nous ne supporterons pas plus longtemps les crimes haineux et les attaques qui doivent s'arrêter", a exhorté le dirigeant conservateur. 

David Cameron s'est aussi voulu rassurant à l'égard des marchés et de ses administrés:

"Je veux rassurer les Européens qui vivent au Royaume-Uni et les Britanniques qui vivent dans des pays européens: il n'y aura pas de grand changement dans l'immédiat pour vous."

Le chancelier de l'Échiquier, qui n'avait pas fait d'apparition publique depuis les résultats du référendum de jeudi, a fait une déclaration lundi matin avant l'ouverture des marchés européens pour assurer que "la Grande-Bretagne est prête et dans une position solide pour faire face à ce que l'avenir lui réserve".

Devant une assemblée bruyante et remuante, et alors le pays se déchire, David Cameron n'avait pas oublié son sens de l'humour. Juste avant son discours, la successeure de la députée assassinée Jo Cox a prêté serment. Le locataire du 10 Downing street a conseillé à Rosena Allin-Khan de surveiller son téléphone et ajouté qu'elle pourrait être appelée pour siéger au sein du cabinet fantôme, déclenchant des rires dans l'assemblée.

Le chef du parti travailliste d'opposition, Jeremy Corbyn, subit une fronde d'une partie des députés du Labour, qui l'accusent de ne pas en avoir fait assez dans la campagne du référendum pour convaincre de voter en faveur du maintien dans l'UE. Dix-neuf membres de son cabinet fantôme ont démissionné depuis dimanche.

K. L.