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Belgique: un automobiliste jugé pour sept meurtres après un accident sur un carnaval en 2022

Une jeune fille dépose des fleurs sur le site où une voiture a foncé dans une foule de carnavaliers tôt le matin du 20 mars, à Strepy-Bracquegnies, La Louvière, le 22 mars 2022.

Une jeune fille dépose des fleurs sur le site où une voiture a foncé dans une foule de carnavaliers tôt le matin du 20 mars, à Strepy-Bracquegnies, La Louvière, le 22 mars 2022. - JONAS ROOSENS / BELGA / AFP

En 2022, un automobiliste trentenaire a percuté une foule rassemblée pour le célèbre carnaval belge des "Gilles" de La Louvière faisant sept morts et des dizaines de blessés. La cour d'appel de Mons a ordonné ce lundi 7 avril le jugement de cet homme pour sept meurtres.

La cour d'appel de Mons en Belgique a ordonné ce lundi 7 avril le renvoi aux assises, pour y répondre de sept meurtres, d'un automobiliste trentenaire qui avait foncé dans une foule rassemblée pour un défilé de carnaval, en 2022 à La Louvière.

Le drame, qui avait fait sept morts et des dizaines de blessés, avait ému tout le pays et donné lieu à un hommage national en mémoire des victimes. Il avait eu pour cadre un carnaval réputé en Belgique francophone, celui des "Gilles" de La Louvière défilant en sabots, costume traditionnel à collerette et grelots.

Un choc terriblement violent

Le 20 mars 2002, vers 5 heures du matin, une voiture circulant à plus de 150 km/h dans les rues de Strépy-Bracquegnies -section de cette commune- n'avait pu éviter un groupe en train de marcher sur la chaussée pour rejoindre des personnes costumées.

L'enquête a mis en évidence que le conducteur, Paolo Falzone, était en train de se filmer au volant avec son téléphone portable, et était tourné vers son passager pour discuter. Le choc a été terriblement violent.

Deux des personnes présentes sur la chaussée ont traversé le pare-brise de la voiture au moment de l'impact, et une troisième a roulé sur le capot, a chuté puis est passée sous les roues du véhicule, après un freinage jugé tardif par les enquêteurs.

La mort de cette victime écrasée, Frédéric D'Andrea, avait déjà été qualifiée de "meurtre" par une première décision de la juridiction d'instruction.

"La justice a écouté leur douleur"

Mais un vif débat continuait d'opposer parquet et parties civiles d'un côté, et de l'autre la défense du chauffard, sur les six autres décès. Frank Discepoli, avocat de Paolo Falzone, contestait les meurtres reprochés, assurant que son client n'a jamais eu "l'intention de tuer".

En définitive, la chambre des mises en accusation de la cour d'appel de Mons "a suivi les réquisitions du parquet général", lundi, et Paolo Falzone devra comparaître devant un jury populaire pour sept homicides volontaires et "80 tentatives", a indiqué à l'AFP un porte-parole de la cour. L'automobiliste encourt jusqu'à trente ans de réclusion.

Son passager, Antonino Falzone, qui est son cousin, sera jugé par la cour d'assises également, mais pour non-assistance à personne en danger. Il encourt deux ans de prison maximum.

Joint par l'AFP, David Gelay, avocat de plusieurs parties civiles, s'est dit satisfait de la décision.

"Cela ne pouvait en aucun cas être considéré comme un simple accident de la route. Mes clients sont soulagés, contents de voir que la justice a écouté leur douleur", a déclaré David Gelay, qui défend les proches d'un homme tué il y a trois ans en même temps que sa soeur et son beau-frère.

J.Bro avec AFP