Belgique: le prince Philippe a prêté serment

Le futur roi, Philippe 1er et la future reine Mathilde. - -
Albert II a abdiqué dimanche au Palais royal de Bruxelles en faveur de son fils aîné Philippe, qui deviendra à la mi-journée le septième souverain de l'histoire de la Belgique.
Après 20 ans de règne, Albert II, 79 ans, a signé l'acte d'abdication dans la grande salle du trône peu après 10H45 (08H45 GMT) en présence de plus de 200 invités, les membres du gouvernement et les représentants des corps constitués.
Philippe est devenu le septième roi des Belges après sa prestation de serment à midi.
La journée a commencé peu après 9 heures (07H00 GMT) par un Te Deum en la cathédrale Saint Michel et Gudule de Bruxelles, en présence de la famille royale au grand complet. Le roi Albert II et son fils Philippe, en grand uniforme, ainsi que leurs épouses Paola et Mathilde, ont été longuement acclamés à leur arrivée par quelques centaines de personnes.
"Simplement merci et un gros kiss!"
Au cours d'une courte et dernière allocution, retransmise en direct à la télévision, Albert II a exprimé "toute sa confiance" à Philippe. "Philippe, tu as toutes les qualités de coeur et d'intelligence pour très bien servir notre pays dans tes nouvelles responsabilités", a-t-il lancé.
Aux hommes politiques présents, il a déclaré: "ma dernière recommandation: travaillez sans relâche à la cohésion de la Belgique".
La voix brisée par l'émotion, Albert II a surpris l'assistance en utilisant une formule familière franco-anglaise pour exprimer son affection à son épouse Paola: "simplement merci et un gros kiss!". Assise à quelques mètres, cette dernière a essuyé une larme.
Appel au "maintien de la cohésion" de la Belgique
Le nouveau roi, qui aurait pu succéder à son oncle lors de la mort brutale du roi Beaudoin en 1993, n'avait alors pas été considéré comme prêt à assumer la fonction. Vingt ans plus tard, le doute subsiste en raison de quelques propos maladroits et de son manque persistant d'aisance en public.
Il pourra compter sur le soutien actif de Mathilde, populaire, compétente et atout charme de la monarchie depuis leur mariage en 1999. A 40 ans, elle deviendra la première reine d'origine belge de l'histoire du pays.
Dans son discours d'adieu à la nation samedi, Albert II a étroitement associé Mathilde à Philippe, en demandant aux Belges de les "entourer" tous les deux de leur "collaboration active" et de leur "soutien". "Ils forment un excellent couple au service de notre pays", a-t-il assuré.
Il a aussi lancé un appel au "maintien de la cohésion" de la Belgique.
La monarchie est présentée comme un des derniers symboles d'unité du pays, devenu un Etat fédéral au fil des crises politiques qui se sont succédé ces 40 dernières années. Défendue dans le sud francophone du pays, elle est remise en cause dans le nord néerlandophone, particulièrement par les indépendantistes de la N-VA, républicains par principe et à tout le moins partisans d'une monarchie purement protocolaire.
Aucune tête couronnée ou dirigeant étranger n'ont été invités aux cérémonies. La seule personnalité sera le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, venu en voisin.