Pour le numéro un de l'armée britannique, le monde vit "un moment extraordinairement dangereux"

Un char russe près de Bakhmout, dans la région du Donetsk, en Ukraine, le 30 novembre 2022 - Anatolii STEPANOV / AFP
Des inquiétudes et une mise en garde. Le chef d'État-major britannique, l'amiral Sir Tony Radakin, s'est dit préoccupé par l'état du monde, et notamment par la guerre en Ukraine, lors d'une audience donnée au Royal United Services Institute (RUSI), un think tank britannique spécialisé dans la défense et la sécurité, rapportent mercredi des médias anglais.
Le monde traverse une "période extraordinairement dangereuse" a mis en garde l'amiral, alors que le conflit se poursuit entre l'Ukraine et la Russie et que les tensions s'accroissent notamment entre l'Occident et la Chine.
Une "agression brutale" en Ukraine
Parmi ses sujets d'inquiétude, le chef d'État-major a notamment évoqué l'invasion russe en Ukraine qu'il qualifie "d'expansion territoriale et d'agression brutale" aux multiples conséquences pour les populations belligérantes et pour le reste de l'Europe.
Sir Tony Radakin dénonce un conflit marqué notamment par des "conflits ethniques" et des "crimes de guerre, tels que des exécutions sommaires". Il déplore les retombées de ce conflit à la fois en Ukraine, où des "millions de personnes (sont) au bord de la famine" en Ukraine, et en Europe occidentale, où "des centaines de millions de personnes souffrent de la pression exercée par les prix de l'énergie, par l'inflation et par les pertes d'emploi".
La "Russie est en train de perdre"
Le chef d'État-major s'inquiète encore des "menaces nucléaires" ravivées notamment par les propos de Vladimir Poutine qui, à plusieurs reprises, a laissé entendre qu'il pourrait avoir recours à cette arme contre l'Ukraine ou ses alliés.
La mise en garde de l'amiral sur le nucléaire ne se limite pas au cas de la Russie. Elle concerne aussi l'Iran, qui développe un programme nucléaire à vitesse grand V, et la Corée du Nord qui a récemment procédé à de nombreux essais de missiles, dont "23 en une seule journée", rappelle Sir Tony Radakin. Mais malgré ce tableau sombre, l'amiral se veut optimiste.
"Des périodes extraordinaires appellent des réponses extraordinaires", soutient-il, confiant que la "Russie est en train de perdre et que le monde libre est en train de gagner".
Il estime que l'invasion russe en Ukraine a eu le mérite de démontrer le "courage et la détermination ukrainienne" et les difficultés russes. "Vladimir Poutine a involontairement uni une coalition extraordinaire de démocraties contre lui", a-t-il encore salué.