"Le Royaume-Uni doit-il rester membre de l'UE?", demandera le référendum

David Cameron devrait rencontrer plusieurs autres chefs d'Etat européens dans les prochains jours. - John Thys - AFP
Pour la première fois depuis quarante ans, les Britanniques vont se prononcer sur l’appartenance de leur pays à l’Union européenne. "Le Royaume-Uni doit-il rester membre de l’UE?" est la question retenue pour le référendum qui aura lieu avant la fin de 2017, a annoncé ce jeudi le gouvernement conservateur.
La formulation permet donc aux europhiles de se placer dans le camp littéralement positif du "oui", les eurosceptiques défendant le non, la négation. Un avantage pour les supporters de l’Union qui n’a pas échappé à Nigel Farage, leader du parti anti-Européen, l’UKip. "En donnant le "oui" aux pro-UE, David Cameron (le Premier ministre conservateur, NDLR) montre bien que les négociations sont une tromperie", dénonce-t-il sur Twitter. "C’est une question simple, sans ambiguïté", a-t-il tout de même reconnu sur le site de son parti.
Quant au premier ministre conservateur, fraîchement réélu, il a bien choisi la date de la publication du projet de loi sur le référendum, ce jeudi. David Cameron s’est engagé dans un marathon diplomatique, et compte rencontrer pas moins de quatre dirigeants européens dans les prochaines 48 heures.
Le Royaume-Uni veut renégocier quatre points des traités européens
Son objectif: pousser les chefs d’Etat à accepter une renégociation des traités européens, et permettre au Royaume-Uni d’adopter un statut différent, ce qui permettrait au Premier ministre britannique de convaincre ses électeurs de voter pour l’Europe. David Cameron demande quatre changements, résumés par The Guardian.
Tout d’abord, la possibilité de refuser les aides sociales aux immigrants européens sans emploi, et de ne pas verser d’aides aux immigrants européens employés pendant quatre ans. Puis, de permettre au Royaume-Uni de ne pas se joindre à toute Union plus resserrée qui pourrait être proposée dans le futur.
Ensuite, que les règles du marché unique ne soient pas dictées par les pays de la zone euro, ce qui pénalise les pays de l’UE qui n’ont pas adopté la monnaie unique. Enfin, que les parlements nationaux aient le droit de se réunir pour refuser de nouvelles propositions législatives.
La riposte franco-allemande déjà prête
Principal obstacle à ces propositions, le couple franco-allemand. La riposte de Paris et de Berlin est déjà prête: François Hollande et Angela Merkel ont envoyé dimanche dernier un document où ils réclament la création d’un gouvernement économique de la zone euro à Jean-Claude Junker, président de la Commission européenne.
Si cette idée est une vieille revendication française, c’est la première fois qu’elle est soutenue Outre-Rhin. Il s’agit exactement d’une des craintes de David Cameron. Ce dernier devrait être reçu à l’Elysée ce jeudi après-midi, et vendredi par la chancelière allemande. Son ministre des affaires étrangères, Philip Hammond, a annoncé ce jeudi que le Premier ministre espérait avoir réglé les négociations européennes dès le début de 2016.