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Royaume-Uni

Le harcèlement de rue devient un crime dans une région du Royaume-Uni

Une manifestation contre le sexisme à Aix-en-Provence en 2012 (image d'illustration)

Une manifestation contre le sexisme à Aix-en-Provence en 2012 (image d'illustration) - Anne-Christine Poujoulat - AFP

La misogynie est désormais un "crime de haine" dans le Nottinghamshire, un comté du centre de l'Angleterre. La police locale a décidé que tout geste considéré comme relevant du harcèlement de rue, allant du geste déplacé dans les transports à l'agression sexiste, serait traité comme un acte criminel.

C'est une première. Le harcèlement de rue sera désormais considéré comme un crime de haine dans le comté du Nottinghamshire, au Royaume-Uni. La police de cette région du centre de l'Angleterre a décidé que toutes "approches physiques non désirées" et le fait de "contacter et engager verbalement une femme sans y être invité" sera passible de sanctions pénales, rapporte le quotidien britannique The Independent

Pendant deux ans, les agents de police sont allés à la rencontre d'associations et ont échangé avec des victimes. Cette ordonnance définit ainsi les atteintes concernées comme les "incidents contre des femmes qui résultent d'une certaine attitude d'un homme envers une femme, et (...) tout comportement d'un homme envers une femme motivé par le simple fait qu'elle est une femme".

"Ce à quoi les femmes sont confrontées, souvent quotidiennement, est absolument inacceptable et peut être extrêmement pénible", a assuré Sue Fish, la commandante de la police locale. "Notre justice doit clairement signifier que ce n'est pas acceptable. C'est un crime". Elle ajoute: "Je suis ravie que nous montrions le chemin vers la lutte contre la misogynie sous toutes ses formes."

Les violences conjugales, qui font déjà l'objet de lois spécifiques, n'entrent pas dans ces nouvelles dispositions. Mais l'envoi de messages électroniques ou la prise de photos non désirées en font quant à eux partie.

"Il faut que ces avancées permettent de faire de la région un endroit plus sûr pour toutes les habitantes", a déclaré au quotidien Sue Fish, qui espère que les femmes victimes oseront davantage porter plainte et dénoncer leurs agresseurs.

En France, on n'en est pas encore là. En février dernier, l'un des principaux articles de la proposition de loi sur la sûreté dans les transports publics, qui concernait le harcèlement sexiste, a été supprimé lors de son examen au Sénat.

Un rapport du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes soulignait pourtant que 100% des utilisatrices des transports en commun ont subi au moins une fois dans leur vie du harcèlement sexiste ou une agression sexuelle.

C.H.A.