Soumission chimique: un réseau massif sur Telegram découvert en Allemagne

Photo d'illustration de l'application Telegram - Kirill KUDRYAVTSEV / AFP
Le procès des viols de Mazan a jeté la lumière sur la soumission chimique. En Allemagne, au terme de plus d’un an d’enquête, le collectif d’investigation Strg-F de la radio publique allemande ARD, a révélé, mardi 17 décembre, l’existence de groupes Telegram dans lesquels des milliers d’hommes s’échangent des méthodes de soumission chimique et des techniques pour violer des femmes.
En infiltrant ces groupes, le collectif a découvert plusieurs groupes de discussion sur cette messagerie chiffrée. Ces boucles comptent des dizaines de milliers de membres, des hommes qui s’échangent des techniques pour droguer, à leur insu, les victimes puis les violer.
"Elle est bientôt complètement ivre"
La radio publique allemande affirme que certains de ces hommes proposent de donner des femmes à violer aux autres membres de ces discussions. Ces femmes semblent provenir de l’entourage proche de ces hommes: des sœurs, des mères, petite amie ou épouse.
Si certains de ces hommes affirment avoir obtenu l'accord de ces femmes pour se livrer à ces pratiques, d’autres écrivent fièrement, d’après le média local, soumettre chimiquement leur partenaire.
Ces hommes ne cachent d’ailleurs par leur excitation. Dans son enquête, publiée sur Youtube, le collectif d’investigation partage les conversations de ces hommes.
"Elle est complètement ivre maintenant et sous quelques somnifères. Je devrais bientôt m’amuser un peu, j’espère", écrit l’un d’eux à propos de sa supposée partenaire. "Wow, fantastique! À quoi ressemble-t-elle?", réagissent d’autres utilisateurs sur ces boucles où l’horreur ne connaît pas de limite.
Récits de leurs viols détaillés, photos et vidéos d’agressions sexuelles… Ces hommes se partagent aussi l’adresse d’une enseigne où les stupéfiants à la vente sont maquillés en sérum pour les cheveux.
"Une politique de tolérance zéro" assure Telegram
Interrogé par le service investigation de la radio publique allemande, le ministère fédéral de l’Intérieur déclare que "si les autorités policières ont connaissance d’informations sur d’éventuels groupes criminels, elles suivent activement ces informations".
La plateforme Telegram assure auprès de Strg_F appliquer "une politique de tolérance zéro envers l’utilisation abusive de la plateforme". "Tous les utilisateurs qui sont pris en flagrant délit sont immédiatement bloqués."
Certains groupes ont été désactivés au cours de l’enquête, mais fréquemment, les utilisateurs ont reçu des liens pour être redirigés vers de nouveaux groupes.