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Allemagne

Fusillade à Munich: les autorités privilégient la piste d'un "forcené"

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La police allemande a annoncé samedi lors d'une conférence de presse n'avoir trouvé aucune preuve que l'attaque perpétrée par un homme à Munich vendredi avait un lien avec Daesh.

La fusillade de Munich serait l'acte d'un "forcené", sans lien avec le terrorisme islamique. C'est ce que la police allemande a annoncé samedi lors d'une conférence de presse au lendemain de l'attaque qui a fait 10 morts et 27 blessés.

"Nous avons trouvé des éléments montrant qu'il se préoccupait des questions liés aux forcenés" auteurs de tueries, notamment des livres et des articles de journaux, a déclaré le chef de la police de Munich, Hubertus Andrä. "Il n'y a absolument aucun lien avec l'Etat islamique."

Les autorités ont également donné plus de précisions sur le profil de l'assaillant, commençant par préciser qu'il n'avait "aucune relation avec les réfugiés".

Une seule arme mais de nombreuses cartouches

L'homme de 18 ans de nationalité germano-iranienne, identifié comme David Ali Sonboly, "est né et a grandi à Munich", où il était également étudiant. Samedi à l'aube, les forces de l'ordre ont effectué une perquisition dans la chambre occupée par le jeune homme, située dans un quartier de logements sociaux où résident de nombreux étrangers ou Allemands d'origine étrangère. Les enquêteurs se concentrent désormais sur l'entourage du jeune homme, notamment ses parents, pour qui cet acte est "difficile à accepter", selon le chef de la police.

Une voisine, interrogée par l'AFP sur les lieux, a affirmé connaître le jeune homme, "une bonne personne (...) qui riait comme toute personne normale". "Je ne l'ai jamais vu en colère, je n'ai jamais entendu de problème avec la police ou avec les voisins", a témoigné Delfye Dalbi, 40 ans, qui affirme habiter au 1er étage et le jeune homme, fils de chauffeur de taxi, au 5e.

Il semble également qu'il souffrait "d'une forme de dépression", a annoncé le procureur de Munich Thomas Steinkraus-Koch, invitant dans le même temps à se montrer prudent sur les informations selon lesquelles il aurait suivi un traitement psychiatrique.

Le précédent Anders Breivik

Surtout, les enquêteurs ont aussi établi une connexion entre la fusillade et le tueur norvégien Anders Behring Breivik. "Le lien est évident", a dit Hubertus Andrä, en soulignant que la fusillade était intervenue 5 ans jour pour jour après le massacre de 77 personnes par l'extrémiste de droite, le 22 juillet 2011. Le jeune homme était, semble-t-il, fasciné par les tueries de masse en tant que telles. En revanche, rien n'indique qu'il ait partagé les opinions politiques radicales du Norvégien. Selon le chef de la police de Munich, des éléments ont été découverts montrant que le Germano-Iranien avait aussi suivi de près l'attaque à la hache.

Pour mener son attaque, l'assaillant était muni d'une seule arme de poing, un Glock de calibre 9 mm, dont le numéro avait été effacé. Dans son sac à dos, les enquêteurs ont retrouvé environ 300 munitions, suggérant qu'il avait à l'origine l'intention de tuer un nombre encore beaucoup plus important de personnes. Après la tuerie, il a été blessé par un tir d'une patrouille de police puis s'est donné la mort.

L'auteur de la fusillade a agi seul et n'était pas connu des services de police. Il a, selon la police, probablement tendu un piège à un certain nombre des victimes en "piratant" un compte Facebook, afin de les attirer sur les lieux de la tuerie, un établissement de restauration rapide McDonald. La plupart des victimes sont très jeunes, adolescents et jeunes adultes, des personnes avec lesquelles il a pu être en contact avant les faits. Parmi elles figurent trois Kosovars, trois Turcs et un Grec.

Hélène Millard