Attentat à Berlin: Anis Amri, un Tunisien de 24 ans, considéré "violent et armé"
Cheveux noirs, yeux marron, 1m78, 75 kilos, l'homme "pourrait être violent et armé". Les autorités allemandes ont largement diffusé un avis de recherche mercredi pour tenter de capturer Anis Amri, sous le coup d'un mandat d'arrêt en Allemagne mais aussi en Europe. L'homme qualifié de "dangereux" est considéré comme le principal suspect dans l'attentat du marché de Noël à Berlin qui a fait douze victimes.
Son nom est apparu dans l'enquête après la découverte de papiers d'identité dans la cabine du poids-lourd. Son nom, ou plutôt l'un de ses noms. Si l'homme présente un visage multiple selon les photos diffusées par les autorités allemandes, il aurait utilisé au moins six identités différentes. Elevé dans un conservatisme religieux, c'est en Europe, où il est arrivé il y a six ans, qu'il aurait adhéré aux thèses jihadistes.
Prison en Italie
En pleine révolution du Printemps arabe, Anis Amri a quitté sa Tunisie natale, où il a été condamné à plusieurs reprises pour des faits de délinquance, pour arriver en Italie. De l'autre côté des Alpes, il passe à nouveau devant la justice et passe quatre années en prison pour un incendie dans une école. A sa sortie, il migre vers l'Allemagne où il serait arrivé en juillet 2015.
"Cette personne aurait d'abord séjourné dans le Bade-Wurtenberg, à Fribourg, puis à Berlin, puis dans la Rhénanie du Nord-Westphalie, puis de nouveau à Berlin", détaille Ralf Jäger, le ministre de l'Intérieur du Länder de Rhénanie du Nord-Westphalie.
En Allemagne, il a d'abord séjourné dans un centre pour réfugiés à Emmerich, à la frontière avec les Pays-Bas. Anis Amri a également déposé une demande d'asile, rejetée en juin dernier. Il avait depuis l'obligation de quitter le territoire allemand mais la Tunisie refusait depuis de le considérer comme l'un de ses ressortissants, bloquant ainsi sa procédure d'expulsion. Comme un mauvais hasard, ce n'est que mercredi que le document permettant son renvoi a été délivré.
Dans le radar de l'antiterrorisme allemand
D'après la correspondante de BFMTV à Tunis, Anis Amri aurait été approché après l’échec de ses demandes d’asile par un groupe islamiste terroriste qui lui aurait promis un mariage blanc avec une Allemande. "Nous rejetons le terrorisme et les terroristes et nous n'avons aucune relation avec les terroristes", assure Abdelkader Amri, le frère du suspect, qui se dit "sous le choc". Comme le reste de sa famille, il a été interrogé par les autorités tunisiennes. Sur RTL, son père a expliqué ne pas avoir reçu de nouvelles depuis des années.
Connu par la justice tunisienne et italienne, Anis Amri l'était aussi de la justice allemande. Considéré comme radicalisé et alors qu'il avait tenté de se procurer des armes, le parquet de Berlin l'avait placé sous surveillance entre mars et septembre dernier avant d'abandonner son enquête faute de preuves. Il y a tout juste quelques semaines, il revenait dans les radars des services antiterroristes alors que le parquet de Rhénanie du Nord-Westphalie lançait une alerte, le soupçonnant de vouloir commettre un attentat. Des éléments qui ont fait naître une importante polémique de l'autre côté de la frontière.