Etats-Unis: dans les comtés ayant accueilli un meeting de Trump en 2016, les signalements de crimes de haine ont bondi

Donald Trump a de nouveau critiqué la politique monétaire menée par la Réserve fédérale. - Nicholas Kamm / AFP
Une campagne présidentielle américaine est une impressionnante machine. Durant l'édition 2016, le candidat Donald Trump a ainsi donné 275 meetings aux Etats-Unis. Malheureusement, les tribunes trouvent parfois de détestables échos. C'est en tout cas l'enseignement que tire le Washington Post dans cet article paru vendredi dernier. Il faut dire que certaines saillies de Donald Trump ont parfois été accusées d'ouvrir la voie à des manifestations violentes de discrimination, et qu'une partie de l'opinion publique pointe parfois chez lui une forme d'indulgence coupable à cet égard.
En août 2017, Donald Trump avait ainsi expliqué que la responsabilité des violences qui venaient d'ensanglanter Charlottesville se trouvait des "deux côtés", alors qu'un militant suprémaciste blanc y avait intentionnellement percuté des manifestants antiracistes, tuant une jeune femme.
Comparatifs
Selon le quotidien piloté depuis la capitale des Etats-Unis, les signalements, dans les semaines suivant ces discours, de crimes de haine dans les comtés ayant hébergé des meetings du prétendant républicain ont bondi de 226% par rapport aux taux enregistrés dans les comtés où aucun meeting de Donald Trump n'avait été organisé.
Pour parvenir à cette statistique, le journal s'est appuyé sur l'infographie élaborée par l'Anti-Defamation League recensant les signalements de crimes à caractère "terroriste", "antisémite", "raciste", "homophobe" ou "transphobe" et plus largement "haineux" sur le territoire américain année par année. En rapprochant les données collectées de la date du meeting, les auteurs de l'étude ont comparé le nombre de signalements de tels crimes effectués à cette période avec la moyenne observée habituellement dans chaque comté concerné.
Plusieurs variables ont été retenues pour nuancer les résultats, comme le nombre de groupuscules extrémistes actifs, le nombre de diplômés, l'importance des minorités présentes, les semaines ou mois séparant le passage à l'acte du discours.
Etonnamment, le président des Etats-Unis n'a pipé mot de cette publication sur son compte Twitter. Pour autant, il a tout de même chargé les médias une nouvelle fois ce lundi, raillant des "médias mainstream", "corrompus et faux". Il faisait référence au rapport Mueller, où aucune collusion entre son appareil de campagne et la Russie n'a pu être établie.