Espoir et angoisse, les proches des 44 personnes à bord du sous-marin espèrent un miracle

Un couple regarde un bateau militaire à son retour dans le port de Mar del Plata après ses recherches du sous-marin argentin San Juan, le 20 novembre 2017 - EITAN ABRAMOVICH, AFP
Avec espoir, angoisse ou au bord de la crise de nerfs, une centaine de proches des 44 membres d'équipage du sous-marin militaire argentin San Juan attendent un signe de vie, retranchés dans la base navale de Mar del Plata.
Les 44 marins auraient dû rentrer au bercail dimanche ou lundi. Mais leurs femmes, parents et enfants vivent au contraire un enfer depuis jeudi, quand ils ont reçu un appel d'officiers leur apprenant que le San Juan était porté disparu depuis la veille.
"Espérons qu'ils les localisent. Il faut attendre et prier, on n'a pas le choix. Nous avions prévu de nous retrouver dimanche à Mar del Plata pour faire un barbecue", confie Carlos Mendoza, père de Fernando Mendoza, espérant que ce n'est que partie remise.
"Le cœur en pause jusqu'à votre retour"
"Nous essayons de positiver, et nous voyons avec beaucoup de fierté les messages d'espoir qui affluent sur les réseaux sociaux. Je suis convaincue que si les 33 mineurs chiliens sont sortis, nos 44 vont aussi revenir", assure Marcela Tagliafeta, belle-soeur du lieutenant Carlos Mendoza.
Sur les grilles métalliques qui encerclent la base navale, des messages sont écrits à la main, en soutien aux marins disparus.
"Jeunes courageux de la Marine: le cœur en pause jusqu'à votre retour", dit une affichette accrochée aux fils de fer avec des rubans bleu ciel et blanc, les couleurs du drapeau argentin.
La plupart des marins et leur famille vivent à Mar del Plata, port et station balnéaire, à 400 km de la capitale Buenos Aires. Depuis jeudi, les proches qui le souhaitent sont hébergés dans la base, avec assistance médicale et psychologiques, 24 heures sur 24.
Espoir qu'un indice mène au sous-marin
"Logiquement, certains supportent mieux que d'autres, mais il y a un esprit positif, un espoir qu'un indice permette de mener au sous-marin", dit Jorge Villarreal, père de Fernando Villarreal, marin sur le San Juan.
"Ils sont très bien préparés. Mon fils a choisi ce métier car il se sent très fier et le fait avec beaucoup de professionnalisme. Ils connaissent chaque recoin du sous-marin et comment s'en occuper".
Lundi, ils ont reçu pendant une demi-heure la visite du président argentin Mauricio Macri, venu à la rencontre des familles pour leur témoigner son soutien.

Samedi, un sentiment de jubilation a parcouru la base quand le ministre argentin de la Défense Oscar Aguad a annoncé que sept appels provenant probablement du sous-marin avaient été reçues dans des bases navales.
"Ils sont dehors. S'ils appellent par satellite, cela veut dire qu'il sont remontés à la surface, cela nous donne de l'espoir, car nous savons qu'en bas, ils sont foutus", s'était enthousiasmé Claudio Rodríguez, dont le frère Hernán est mécanicien sur le San Juan.
Ces présumés appels de détresse ont été interprétés comme des preuves de vie. Mais lundi, l'angoisse a redoublé quand le porte-parole de la marine a révélé que les appels ne venaient pas du téléphone satellite du submersible.
Toujours lundi, les familles ont cru pendant quelques heures que des sons enregistrés par deux navires étaient des signes de vie en provenance du sous-marin. Là encore, les experts ont établi que ce n'était pas la marque acoustique d'un sous-marin, mais des bruits naturels de l'Atlantique.