En Allemagne, une adolescente autorisée à porter le niqab à l'école

Les autorités de Hambourg, dans le nord de l'Allemagne, avaient ordonné à la mère d'une jeune fille de 16 ans de s'assurer que sa fille, élève d'une école d'apprentissage professionnel, n'ait pas le visage voilé dans l'établissement scolaire. La mère n'avait pas respecté cette interdiction et s'était vue infligée une amende de 500 euros, selon NDR Fernsehen, radio publique régionale.
La justice allemande a finalement rejeté ce lundi la tentative des autorités de lui interdire le port du niqab à l'école. Le tribunal de Hambourg a jugé en deuxième instance que la Ville de Hambourg ne pouvait pas décréter une telle interdiction en l'état actuel de la législation sur l'enseignement. La jeune fille a fait valoir sans restriction sa liberté de croyance.
Le port du voile dans l'espace public, un débat fréquent en Allemagne
A la suite de la décision du tribunal, la Ville de Hambourg a aussitôt annoncé son intention de modifier la loi locale sur l'enseignement afin d'interdire à l'avenir le port du niqab ou de vêtement dissimulant le visage.
"A l'école, les enseignants et enseignantes, les élèves féminins et masculins doivent avoir le visage dégagé. L'école et les cours ne peuvent fonctionner qu'ainsi", a martelé le responsable de l'enseignement à la
Ville de Hambourg, Ties Rabe sur NDR.
Le voile intégral, du niqab à la burka, est très peu présent dans l'espace public en Allemagne. Pourtant, il a suscité un vaste débat politique notamment quand le parti de la chancelière Angela Merkel, l'Union chrétienne-démocrate (CDU) avait annoncé son intention de l'interdire. La CDU a dû reculer car elle s'est heurtée dans ses projets à la liberté religieuse inscrite dans la Loi fondamentale.
La question du port du voile dans les administrations publiques revient aussi régulièrement mais la législation est différente d'un Etat régional à un autre. Certains Länder (états fédérés) acceptent des élèves et des enseignantes voilées tandis que d'autres prohibent le voile islamique.