BFMTV
International

Ebola: pour MSF, le monde est en train de "perdre la bataille"

Des médecins de MSF, le 21 août 2014 à Monrovia, au Liberia.

Des médecins de MSF, le 21 août 2014 à Monrovia, au Liberia. - Zoom Dosso - AFP

Devant le manque de moyens et de personnel sur le terrain pour contenir l'épidémie, l'ONG pousse un cri de désespoir et de colère, dénonçant une "coalition mondiale de l'inaction".

Médecins sans frontières pousse un cri de désespoir. Face à la progression du fièvre Ebola dans le monde, la président de l'ONG Jeanne Liu a déclaré ce mardi que le monde était en train de "perdre la bataille" contre le virus.

"En six mois de la pire épidémie de l'Histoire, le monde est en train de perdre la bataille pour la contenir. Les dirigeants n'arrivent pas à bloquer cette menace transnationale."

Face à la maladie, MSF dénonce en effet "l'inaction" des gouvernements, notamment via son compte Twitter. Jeanne Liu, qui n'hésite par à parler de "coalition internationale de l'inaction", regrette que l'alerte faite par l'OMS le 8 août sur une "urgence de santé publique mondiale" n'ait "pas été suivie d'action décisive".

"Les cadavres pourrissent dans les rues"

Car sur le terrain, dans les trois pays d'Afrique de l'Ouest touchés par l'épidémie (Sierra Leone, Liberia et Guinée), personnel et logistique manquent cruellement. "Chaque jour, nous devons refuser des malades parce que notre centre est plein", déplore Stephan Liljegren, coordinateur de l'ONG dans l'unité Elwa 3 à Monrovia, la capitale du Liberia. Et en Sierra Leone, "les cadavres, hautement infectieux, pourrissent dans les rues", insiste l'organisation.

La président de MSF appelle ainsi la communauté internationale à financer davantage de lits pour mettre en place un réseau d'hôpitaux de campagne, envoyer du personnel médical qualifié et déployer des laboratoires volants en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia.

Actuellement, aucun traitement ni aucun vaccin n'existe contre le virus. Depuis le début de l'épidémie, celui-ci a déjà fait plus de 1.550 morts sur 3.069 cas recensés au 26 août par l'OMS.

M. T. avec AFP