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Deux Palestiniens tués dans des raids israéliens, inquiétude de l'ONU

Des Palestiniens observent l'étendue des dégâts après un raid aérien israélien à Gaza le samedi 9 décembre

Des Palestiniens observent l'étendue des dégâts après un raid aérien israélien à Gaza le samedi 9 décembre - MAHMUD HAMS / AFP

Deux Palestiniens ont péri samedi dans de nouveaux raids aériens israéliens sur Gaza en riposte à des tirs de roquettes palestiniens, au lendemain d'une mise en garde de l'ONU contre une "escalade violente" après la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël.

Lors d'une "journée de colère" vendredi à Jérusalem, en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza, des milliers de Palestiniens ont affronté des soldats et policiers israéliens, des heurts au cours desquels deux Palestiniens ont été tués et des dizaines blessés.

Outre les manifestations et les affrontements, plusieurs roquettes ont été tirées depuis jeudi à partir de la bande de Gaza, limitrophe du sud d'Israël, contre le territoire israélien sans faire de victimes. Certaines ont été interceptées, d'autres sont tombées dans l'enclave palestinienne et une a visé la ville israélienne de Sdérot.

Des tirs de roquettes

En représailles, l'aviation et l'artillerie israéliennes ont visé des cibles "militaires" dans la bande de Gaza contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, considéré comme une organisation "terroriste" par Israël.

Samedi à l'aube, deux activistes palestiniens ont été tués dans un raid aérien contre une base de la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, à Nousseirat, selon un responsable du Hamas. La veille, une quinzaine de Palestiniens avaient été blessés dans les raids israéliens.

"En réponse aux tirs de roquettes vers le sud d'Israël, des appareils de l'armée de l'air ont visé deux usines de fabrication d'armes, un entrepôt d'armes et un complexe militaire de l'organisation terroriste Hamas", a dit l'armée.

En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l'armée israélienne depuis 50 ans, des manifestants ont de nouveau affronté samedi matin des soldats israéliens à Bethléem. Des jeunes Palestiniens ont lancé des pierres contre les militaires qui ont tiré des gaz lacrymogènes. 

Une occupation de Jérusalem-Est depuis 1967

Cet accès de violences est survenu après la décision mercredi du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël et de transférer à l'avenir l'ambassade américaine de Tel-Aviv à la Ville sainte, un geste en rupture avec des décennies de diplomatie américaine et internationale.

Jérusalem, avec ses lieux saints juifs, chrétiens et musulmans, constitue un sujet passionnel. Depuis la création d'Israël en 1948, la communauté internationale n'a pas reconnu Jérusalem comme capitale et considère que le "statut final" de la ville doit être négocié entre Israéliens et Palestiniens.

Israël occupe Jérusalem-Est depuis 1967 et a proclamé tout Jérusalem sa capitale "éternelle et indivisible". Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.

L'ONU s'inquiète

En solidarité avec les Palestiniens, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté vendredi dans plusieurs pays contre l'initiative de Donald Trump, applaudie par ailleurs par la classe politique israélienne. Sans être pour l'instant massive, la mobilisation nourrit les craintes internationales que Donald Trump n'ait ouvert la boîte de Pandore.

L'ONU est "particulièrement inquiète des risques d'une escalade violente", a déclaré vendredi soir Nickolay Mladenov, coordonnateur spécial de l'ONU pour le processus de paix, lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité à New-York.

La décision de Donald Trump "ne favorise pas la perspective de paix dans la région" et "n'est pas conforme aux résolutions du Conseil de sécurité", ont affirmé les ambassadeurs de France, Royaume-Uni, Italie, Suède et d'Allemagne à l'ONU.

Un sommet en Turquie

Rejetant "les sermons et les leçons", l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley a répété que le président américain n'avait "pas pris position sur les limites ou les frontières". Elle a assuré que les Etats-Unis, plus que jamais isolés, restaient engagés dans le processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis 2014.

Pour les dirigeants palestiniens, la reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël préempte les négociations sur le statut de la ville et empêche les Etats-Unis d'assumer leur rôle historique de médiateur dans le processus de paix. 

En Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan tente de s'imposer comme le héraut de la cause palestinienne en organisant la semaine prochaine un sommet de l'Organisation de coopération islamique (OCI) à Istanbul.

M.P avec AFP