Destitution de Ianoukovitch: qui peut gouverner l'Ukraine?

Ioulia Timochenko. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Mise à jour à 11h30: Les députés ont jusqu'à mardi pour former un gouvernement d'union nationale. Le chef du Parlement, Olexandre Tourtchinov, est nommé président par intérim.
Une nouvelle ère s'ouvre dimanche en Ukraine après la folle journée de la veille, marquée par la destitution du président Viktor Ianoukovitch et la libération de l'opposante Ioulia Timochenko. Les Ukrainiens ont désormais les yeux rivés vers les prochaines élections présidentielles, le 25 mai prochain.
Parmi les candidats probables, Ioulia Timochenko, égérie de la Révolution orange de 2004, et vétéran de la politique ukrainienne. Tout juste sortie de prison samedi après deux années en cellule, elle a pris le temps de se recueillir devant les victimes de la contestation, avant d'haranguer la foule qui l'a acclamée sur le Maïdan, à Kiev.
"Tout le monde est parfaitement conscient que si Ianoukovitch l'avait mis derrière les barreaux, c'est parce qu'elle était la seule à pouvoir menacer réellement son autorité. D'ailleurs, je trouve que ces deux ans lui ont donné une certaine aura, et une immense dignité", estime Iryna Dmytrychyn, historienne et spécialiste de l'Ukraine.
L'ancien boxeur et le ministre
Mais ces deux années d'absence pourraient également la pénaliser. Car depuis, de nouvelles figures politiques se sont imposées, comme Arseni Iatseniouk, un politicien expérimenté qui a déjà été ministre et président du Parlement.
Mais surtout Vitali Klitschko, ancien boxeur qui a créé son parti, l'Alliance démocratique ukrainienne pour la réforme. Pourfendeur de la corruption, l'ancien grand sportif fait de son honnêteté sa grande force. Il a fait partie des leaders des manifestants pro-européens ces dernières semaines.
"Il n'a pas de passé compromettant, et n'a jamais été mêlé à un scandale. Quant à sa fortune, il l'a gagné à la force des ses poings", rappelle Iryna Dmytrychyn. Autant de prétendants au pouvoir qui ont tout intérêt pour le moment à éviter l’affrontement pour faciliter la formation d’un gouvernement provisoire.