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Des manifestations d'ampleur attendues en Algérie ce vendredi

Étudiants algériens manifestant dans les rues d'Alger le 26 mars.

Étudiants algériens manifestant dans les rues d'Alger le 26 mars. - AFP

Une mobilisation d'ampleur est prévue ce vendredi en Algérie, après la mise à l'écart du président Abdelaziz Bouteflika, qui ne suffit pas à calmer la contestation populaire.

Les dirigeants algériens qui ont tour à tour lâché le président sauront ce vendredi, nouvelle journée test de grandes manifestations, si leur proposition d'écarter Abdelaziz Bouteflika du pouvoir suffit à apaiser la contestation populaire. Il s'agit du premier vendredi de manifestations après la mise à l'écart du président.

Le chef d’État-major de l’armée Ahmed Gaïd Salah a demandé la mise en application de l’article 102 de la Constitution algérienne qui organise l'intérim en cas de démission du chef de l'État ou d'incapacité à assumer ses fonctions à cause d'une "maladie grave et durable". Mais les manifestants restent très méfiants face aux propositions des cadres du pouvoir, qui soutenaient un cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika il y a encore quelques semaines.

Un changement de régime réclamé

"Ce n'est pas juste Bouteflika, c'est non à ce système et non à ce clan qui nous dirige depuis déjà trop longtemps", déclare Moncef, manifestant à Alger, sur RMC. "Le régime est désormais pour le départ de Bouteflika, mais le peuple est pour le départ du régime", souligne le journal algérien Liberté.

Les cadres du régime algérien "veulent une passation de consignes à l’intérieur du même système, nous exigeons une transition démocratique qui pose les fondations de l’Algérie nouvelle", déclare dans un média algérien Yassine Aissaouine député du RCD, un parti d'opposition.

Le quotidien francophone El Watan dénonce de son côté "un énorme piège" du régime et met en garde contre "l'ultime illusion (...) de croire que ce sont des figures du passé (...) qui vont incarner des promesses d'avenir".

Des rassemblements dès jeudi soir

Des utilisateurs de Facebook publiaient dans la nuit de jeudi à vendredi des photos de rassemblements dont ils disaient qu'ils avaient commencé dès avant minuit sur le parvis de la Grande Poste à Alger, devenu le rendez-vous de manifestations quasiment quotidiennes.

Ce jeudi, quelques centaines d'architectes et d'huissiers de justice s'y étaient rassemblés, certains scandant: "Bouteflika, tu partiras, emmène Gaïd Salah avec toi", comme en témoigne un correspondant de TV5 Monde sur Twitter.

Salomé Vincendon avec AFP